Seat Ibiza FR
Ibiza, Espagne, chaleur, fiesta, jeunesse… Les associations d’idées sur le nom de la citadine germano-espagnole (elle partage sa plateforme avec la Volkswagen Polo) sont nombreuses et ont toujours bien collé à la citadine espagnole. Mais je coupe court aux mauvais jeux de mots, qui m’ont déjà porté malchance : à peine ai-je eu le temps de dire « je décolle pour Ibiza ! » en allant chercher la Seat que je me suis retrouvé sous la neige… Par chance, hors de la région parisienne et épargné par les flocons, j’ai pu aller apprécier les qualités dynamiques de cette version « FR » sur les routes encore sèches des Hauts-de-France (et je fais taire aux passages les mauvaises langues qui véhiculent les clichés sur la météo dans cette belle région !)
Alors, cette Seat façon sportive, souffle-t-elle le chaud ou le froid ?
STYLE EXTERIEUR
La Seat Ibiza FR use de ses charmes latins pour séduire au premier coup d’œil. Lignes acérées, sens du détail comme dans cette nervure sur l’aile arrière allant creuser le feu… Elle a sans aucun doute été dessinée pour évoquer la sportivité et susciter la passion. Et la teinte rouge désir de notre modèle d’essai porte bien son nom tant il la rend sensuelle. Ses jantes optionnelles de 18’’ semblent surdimensionnées (l’effet de l’objectif grand angle utilisé exagère à peine cette impression !), ce qui plaira à une partie des clients…et pas à d’autres qui privilégient la longévité de leurs vertèbres (nous en reparlerons prochainement). Elles s’assortissent toutefois bien aux autres appendices sportifs somme la large calandre inférieure en nid d’abeille, les nervures courant sur les pare-chocs et les flancs de la voiture ou encore la double sortie d’échappement.
Les phares à la technologie full LED adoptent une signature lumineuse triangulaire du plus bel effet qui permet de la distinguer de sa grande sœur Leon et rappelle l’Arona. En plus de renforcer son identité –s’il y en avait toutefois besoin-, ils offrent une visibilité de haut niveau.
À BORD
L’ambiance intérieure est en parfaite adéquation avec le design extérieur. Elégamment anguleux, le tableau de bord est tout aussi personnel. Il n’use cependant pas de chrome à foison ou d’inserts ce couleurs vives, un bon goût qui contribue à l’impression de sérieux de l’ensemble. Lorsque j’ai récupéré le véhicule, la nouvelle VW Polo orange stationnée derrière m’a même semblé plus fun. Si je m’attendais à écrire un jour que Volkswagen proposait des véhicules plus fun que ses concurrents !
Installons-nous dans le siège aux surpiqûres rouges et aux motifs décoratifs de la même couleur. Assez bien calé mais craignant déjà l’inconfort de l’assise ferme dépourvue de réglage lombaire, on observe des compteurs relativement simples mais agréables à l’œil, le très beau volant en cuir à surpiqûres rouges et à méplat qui cache les deux petites palettes de changement de vitesses, et l’écran de 7 pouces qui occupe une bonne partie de la console centrale. A propos de ce dernier : chez les constructeurs, deux courants se distinguent pour intégrer l’écran devenu incontournable. Soit un écran flottant qui surplombe le tableau de bord, soit un écran mieux intégré mais souvent relégué sous les aérateurs centraux, donc hors du champ de vision comme c’est le cas sur la Seat Ibiza. L’utilisation n’en est pas pour autant problématique, grâce à sa bonne taille, à sa lisibilité, sa réactivité et sa simplicité. Les commandes de climatisation restent séparées sur des boutons physiques, ce que j’apprécie personnellement, et le reste des commandes peut se faire vocalement.
SUR LA ROUTE
Regardons un peu plus bas, l’œil attiré par un bouton « START » clignotant en rouge, rappelant des battements de cœur. Le petit moulin se met en route, dans un bruit typique de 3 cylindres. Cette sonorité ne procure pas le grand frisson, nous ne sommes pas en présence d’une vraie sportive. À noter, l’Ibiza FR est également disponible avec le moteur 1.5 de 150 ch sans doute plus mélodieux et qui abat le 0 à 100 km/h en 1,6 secondes de moins (7,9 versus 9,5). Par défaut en mode normal, le moteur se fait discret et est assez linéaire. La très bonne insonorisation participe à cette quiétude. La boîte automatique à double embrayage DSG égrène les rapports de manière tout à fait imperceptible (même en utilisant les palettes au volant) et les enchaîne avec une vitesse qui laisse perplexe : à 50 km/h, nous sommes en 6ème ! Une orientation visant l’économie de carburant, qui peut être renforcée par un mode Éco qui ne bride pas trop les performances. En revanche le Stop and Start, dans cette même logique de réduction de consommation, est désagréable. S’activant trop tôt, il n’est pas assez réactif et les redémarrages sont aussi lents que bruyants. Dans un trafic en accordéon, on le déconnecte rapidement par frustration et agacement. Malgré tout on arrive en roulant calmement à une consommation d’environ 6,5 litres, ce qui est tout à fait raisonnable.
C’est lorsque le rythme s’accélère que la Seat Ibiza révèle toutes ses qualités. Mode sport enclenché, le moteur offre de bonnes accélérations et pousse jusqu’à 6000 tours avant que le rapport suivant ne s’enclenche. Ce n’est qu’en mettant le pied au plancher que la boîte DSG peut infliger quelques à-coups au rétrogradage. Pas de creux à bas régime comme c’est souvent le cas sur les petits moteurs suralimentés, on peut donc réaliser, à titre purement informatif, des départs canon. On se croirait presque dans une vraie sportive, l’illusion durant jusqu’à la rencontre d’une authentique bombinette. Dans notre cas une Alfa-Roméo 147 GTA, qui nous a distancé avec une facilité qui forçait l’humilité (qui a dit « l’humiliation?!). Mais sans être taillée pour la course, l’Ibiza FR est plaisante à mener. Les virages s’enchaînent avec facilité, le châssis étant rivé au sol. La direction, sans imposer un toucher exagérément plus ferme qu’en mode normal, est précise et remonte bien les informations sur l’adhérence. On est d’ailleurs bien au courant de l’état de la chaussée en temps réel, les suspensions sèches nous signifiant chaque petite aspérité directement dans les vertèbres, les chocs n’étant pas compensés par les sièges eux aussi très fermes.
En conduite sportive, on apprécie cette efficacité. En revanche en conduite coulée le manque de confort peut être rédhibitoire. Empruntez donc comme moi la magnifique Grand Place d’Arras entièrement pavée et vous comprendrez de quoi je veux parler ! En faisant l’impasse sur les jantes de 18’’ optionnelles, on doit pouvoir gagner un peu de confort, ce qui ne serait pas un mal.
TECHNOLOGIES ET ÉQUIPEMENTS
Notre modèle d’essai était généreusement fourni en options. Parmi elles, toit ouvrant, caméra de recul, système audio Beats, accès et démarrage sans clé… Des sophistications qui complètent un équipement déjà généreux avec notamment le Front Assist avec freinage d’urgence et détection de piétons…qui fonctionne très bien (chez Essais du Club, on teste tout sauf les airbags)! En revanche, pas de trace d’aide au maintien dans la voie ou d’alerte de véhicule dans l’angle mort, proposés notamment par Citroën et Ford. Soyons positifs : sans ces quelques équipements supplémentaires, notre modèle d’essai reste sous le seuil psychologique des 25 000 €, l’honneur est sauf !
Notre avis
La Seat Ibiza FR est une voiture vivante et c’est ce qu’on attend d’elle quand on la choisit dans cette finition ; un choix guidé par son allure racée et la sportivité qu’elle promet. Avec son châssis efficace et un parti pris de miser sur la fermeté pour privilégier l’efficacité au confort, elle s’apprécie selon moi en conduite dynamique ou ne s’apprécie pas. Certes, elle laisse le choix de réglages pour adoucir ou raffermir la conduite, selon le profil de conducteur, selon son humeur… et son budget essence. Mais le compromis sportivité/confort penchant plutôt pour la fermeté pourra rebuter au quotidien.
Un compromis plus neutre est proposé chez certains concurrents qui disposent également dans leur gamme d’une finition sportive avec un moteur de cylindrée raisonnable. Et cette concurrence est redoutable : une 208 GT-Line vieillissante mais louée pour ses qualités routières typiquement Peugeot et une Ford Fiesta ST-Line fraîchement renouvelée qui lui tient la dragée haute en termes de technologies et de positionnement prix. Ayant eu un aperçu trop bref de l’efficacité et du confort de cette dernière, de surcroit sur des tracés prédéterminés, un essai routier long permettrait de se rendre compte si le compromis est plus réussi pour une utilisation quotidienne. Messieurs-dames de Ford, à bon entendeur…
Seat Ibiza FR 1.0 EcoTSI 115 DSG7
Peinture Métallisée Rouge Désir
Seat Ibiza à partir de 13 860 €
Prix sans options de la Seat Ibiza EcoTSi 115 DSG : 21 250 €
Prix avec options de la Seat Ibiza essayée : 24 375 €
_ Toit ouvrant panoramique 790 €
_ Pack Vision Plus (Caméra de recul, aide au stationnement AV/AR) 350 €
_ Beats Audio 450 €
_ Technologie Full Link 170 €
_ Keyless Access (accès et démarrage sans clé) 300 €
_ Double Plancher de coffre 195 €
_ Roue de secours 18 » 90 €
_ Peinture Métallisée Rouge Désir 650 €
_ Jantes Alliage 18 » PERFORMANCE 400 €
On aime :
La vivacité de l’ensemble châssis/moteur/boîte/direction
Le look affirmé et l’identité visuelle à l’intérieur et à l’extérieur
Les équipements
On regrette :
L’inconfort même en mode normal
Le manque de discrétion du système Stop and Start