Volvo V90 T8
Ma première grande voiture fut une Volvo V70 «mk 1». Sortie un mois avant la commercialisation de sa remplaçante, qui inaugurait les sensuelles ailes arrière galbées et signait la fin de la silhouette de parpaing, elle m’aura conquis par son confort incroyable, son espace à bord, son volume de chargement et sa modularité étonnante… Alors quand Volvo nous a invités à essayer la V90 T8, son héritière, je suis allé la chercher avec nostalgie…et curiosité. Car la marque a connu depuis une réelle mutation, en témoignent sa côte de popularité et des ventes qui grimpent en flèche. Positionnement premium (ré)affirmé, design affuté, motorisation hybride de 400 ch autrement plus moderne et puissante que mon antique 2.5 Turbo Diesel d’origine Audi… Que reste-t-il du break Volvo, de la légende de la brique à roulettes ? « LE break » est –il mort ? Est-il possible de passer du statut d’utilitaire des familles à familiale de luxe ?
Design de la Volvo V90 : break de classe
Même si ses concurrents Mercedes et BMW proposent des breaks depuis des décennies, c’est Volvo qui s’est bâti la plus solide réputation sur ce type de carrosseries, notamment grâce à son iconique 240. Solidité, capacité de chargement digne d’une soute de Boeing et lignes carrées ont hissé Volvo au rang de référence en matière de grands breaks. Le raffinement était tout de même secondaire face aux prestations utilitaires. Quand on aperçoit la nouvelle Volvo V90, on réalise que la politique de la brique est bel et bien révolue et les regards admiratifs des badauds en disent long sur l’élégance et la sophistication de ce modèle.
Fidèle à ses racines, Volvo ne fait pas dans le bling-bling et c’est ce qui fait son charme. Le chrome est pourtant bien présent, enroulé tel du lierre autour de la calandre, des antibrouillards, des vitres… La calandre tout en largeur affiche un design simple reprenant la forme de la Volvo P1800 et les barrettes verticales typiques. Sans adopter de forme torturée, les phares affirment la personnalité de la marque à travers une signature lumineuse bien visible et distinctive. Les LEDs sont présentes également à l’arrière, qui reprend les feux horizontaux signés par un décroché qu’on retrouve chez Volvo depuis l’an 2000, mais qui reviennent désormais à l’horizontale sur le hayon.
Avec sa ceinture de caisse haute, les surfaces vitrées semblent minimalistes. Cette particularité est aussi une marque de fabrique de Volvo rappelant la 240. Les jantes de 20’’ de notre modèle d’essai rendent les proportions encore plus attrayantes, un brin exagérées. Longue, large et basse, la V90 offre a de la prestance et en impose sans paraître show-off. Et cela, seul Volvo sait le faire !
À l’intérieur de la Volvo V90 : mieux que chez soi
En pénétrant dans le vaste habitacle de la V90, je ne perds pas tout à fait mes marques. Il y a toujours les portes épaisses qui respirent la solidité, la largeur des sièges, la sensation d’espace et l’impression d’être dans son canapé à l’avant comme à l’arrière.
Mais en regardant le tableau de bord, on réalise que certes on a gardé les murs, mais on a pris soin de changer le papier peint ! La console centrale et l’ensemble des commandes fascinent par leur aspect à la fois simple et étudié. Compteurs entièrement digitaux à 3 modes (normal, sportif ou minimaliste), tablette centrale énorme, mélange de matériaux mêlant tradition et modernité… Volvo a su préserver son esprit tout en évoluant profondément.
En parlant d’esprit Volvo, faisons un détour par le coffre. Étant donné le gabarit du véhicule, il est évidemment grand, dépassant les 1 500 litres de capacité. Et comme c’est une Volvo, il est également bien pensé, avec une trappe en milieu de coffre qui se soulève pour créer une séparation eainsi qu’un filet de retenue.
Quand on a juste une valise, cela évite qu’elle se balade en long en large et en travers ! En faisant une halte imprévue sur une brocante, je craque pour un vélo vintage. L’occasion de tester la modularité. Je case la bicyclette à coté de mes autres affaires sans souci. Et si d’aventure je cédais pour deux ou trois autres vélos, il me suffirait de rabattre les sièges et de profiter du plancher plat. C’est pour cela qu’on aime les Volvo !
Et comme dans tout véhicule de la marque suédoise, on se sent bien dans l’habitacle, isolé et en sécurité. On ne sombre pas dans l’austérité, grâce à de nombreux détails raffinés mais pas ostentatoires, comme le levier de la boîte automatique, un pur bijou de finesse en crital d’Orrefors. Il en résulte une ambiance chaleureuse, accueillante, relaxante et épurée. C’est de bon goût, c’est fin… bref, c’est scandinave !
L’écran tactile central impressionne par sa taille, dont les dimensions généreuses facilitent l’utilisation. Il faut dire qu’avec la multitude de fonctionnalités qu’il contrôle, on imagine difficilement un écran de 7 pouces ! Il se compose de menus principaux, chacun ayant ses sous-menus. En balayant vers la gauche, tous les paramétrages des technologies et aides à la conduite apparaissent. Et vous le verrez dans le paragraphe des équipements, la liste est ultra-complète !
La Volvo V90 sur la route : elle envoie des watts
À la conduite, je ne suis pas dépaysé par rapport à ce que je connais de Volvo. La douceur est au rendez-vous dès les premiers tours de roues, ainsi qu’un grand silence. Normal, nous sommes en tout électrique. On reste d’ailleurs assez longtemps sur la puissance des watts, même en accélérant un peu fort et même en atteignant les 80 km/h ! Fluidité et souplesse apparaissent immédiatement comme des points forts de ce modèle.
Si vous préférez la conduite musclée à la souplesse, la V90 saura également vous satisfaire grâce à sa puissance de 303 ch thermiques + 87 ch électriques (selon les documents, on atteint entre 390 et 407 ch cumulés). L’appel de l’Autobahn est fort… mais heureusement, la Volvo s’apprécie aussi à rythme coulé.
À défaut de pouvoir rouler sur autoroute à une allure de TGV, on se console par un mode de conduite dynamique proposant une direction, une gestion du moteur et des freins paramétrables. On obtient selon les choix proposés et ses propres paramètres un comportement plus sportif ou plus écolo, des freins plus ou moins réactifs, plus ou moins mordants. Ça n’en fera pas une sportive mais les accélérations sont franches et le contraste entre les différents modes est tangible.
Dans tous les cas, cette Volvo ne fera pas de compromis sur le confort et vous offrira du moelleux à toutes les vitesses. Un confort que l’on doit notamment à la suspension pneumatique arrière efficace (en option), dont on sent légèrement le pompage sur les plus grosses bosses.
Du côté du réservoir et malgré ses 400 ch, la V90 se montre relativement sobre, avec une moyenne de 8,2 litres durant notre essai sur parcours mixte. En y allant un peu fort, cette moyenne tourne plus autour des 10 litres, tandis qu’en faisant attention et en privilégiant le mode électrique, on tombe à un génial 5,6 litres aux 100 km. Compte tenu de la puissance et du poids, c’est fantastique.
L’électrique apporte donc beaucoup tant en termes d’agrément de conduite que de sobriété et est très facile à vivre. Pour recharger la batterie le temps d’une visite chez des amis, une prise 220V à l’entrée du garage et quelques heures de blabla suffisent pour rentrer chez soi avec une vingtaine de km d’autonomie électrique (46 km quand la batterie est pleine).
Équipements de la Volvo V90 : fidèle à ses principes de sécurité maximale
La liste des équipements disponibles sur la V90 est aussi longue que ce grand break. On retiendra la conduite semie-autonome, appelée IntelliSafe Assist très convaincante. J’ai testé d’autres voitures dotées du combo régulateur de vitesse adaptatif + maintien dans la voie, comme le ProPilot de Nissan testé sur la nouvelle Leaf et le Qashqai, mais c’est la première fois que je laisse les radars et caméras agir à ma place pour s’arrêter et repartir en plein trafic !
Je me dis qu’après tout, en cas de pépin, je suis bien protégé par tous les airbags… Mais aucun d’entre eux n’a eu besoin de se déployer, le système opérant à la perfection, sans brutalité et avec précision. Même dans les ralentissements d’un dimanche aux portes de Paris, le freinage est soutenu quand il le faut, jusqu’à l’arrêt, et la voiture repart d’elle-même. Idéal pour le pénible trafic en accordéon… ou à la campagne quand le conducteur qui précède ralentit pour admirer le paysage !
Notre version Inscription reçoit toute une panoplie d’autres aides à la conduite et de technologies désormais plus ou moins répandues. Entrée mains libres, On Spot Wi-Fi, système de prévention des collisions City Safety sont de série. Pour le confort, la V90 Inscription se dote d’un toit panoramique électrique, d’une sellerie cuir noir de belle qualité arborant le nom de la finition (ainsi qu’un drapeau suédois sous forme d’une petite étiquette) et des inserts de noyer scandinave pour l’esthétique. Les phares adoptent le full-LED avec une régulation active des pleins phares.
Les sièges avant sont chauffants bien évidemment, une spécificité Volvo qui offrait cet équipement même sur une 740 d’entrée de gamme en 1990. Ils sont également massants, pour des trajets encore plus relaxants.
Terminons par l’équipement qui nous a le plus marqué : le système audio optionnel du Pack Premium Sound. Affiché 3 400 €, il coûte le double des systèmes optionnels des généralistes mais est clairement le meilleur qu’il m’ait été donné d’essayer. Sa supériorité réside dans ses différents modes adaptés aux différents styles de musique. Un mode studio « normal », idéal pour écouter du rock ou de la pop, un mode concert qui vous fera vivre des moments de jazz intenses, et un mode étonnant qui reproduit l’ambiance acoustique de la salle de concert de Göteborg. Même en écoutant la radio dont la réception est excellente, le rendu est hallucinant de fidélité. Les mélomanes devraient être en extase quel que soit leur style de musique favori !
Prix de la Volvo V90 T8 : Écolo élitiste
Volvo V90 à partir de 46 350 €
Modèle essayé : Volvo V90 T8 Inscription Luxe à 94 940 € incluant les options :
- Peinture métallisée Blanc Cristal à 1 500 €
- Pack Premium Sound à 3 400 €
- Jantes alliage 20’’ Argent Diamant à 2 250 €
- Suspension pneumatiques arrière, amortissement piloté et châssis actif à 1 980 €
On aime
- La fidélité à l’esprit Volvo, se traduisant par un sentiment de sécurité et un bien-être à bord
- Le rapport performances / consommation
- Le système de conduite semi-autonome aussi doux qu’efficace
- Le système audio capable de restituer des ambiances acoustiques à la perfection
On regrette
- Le prix désormais élitiste
- Tunnel de transmission imposant
Notre avis
Si je regarde la Volvo V90 avec des yeux nostalgiques, c’est parce que cette voiture est fidèle à l’ADN de la marque suédoise à laquelle je me suis attaché. Une fois à bord, on ressent un sentiment de bien-être et de sécurité, tous les bagages prennent place et les voyages se trouvent sublimés par la douceur de conduite. Pourtant, le chemin parcouru par Volvo est énorme à tous les niveaux. Design désirable, qualité incroyable, équipements de très, très haut niveau, motorisation hybride offrant puissance, agrément incroyable et consommations mesurées…. Cela se paye désormais très cher, Volvo a changé de monde et a décollé pour la sphère ultra-sélect des premiums. Tout en sachant s’en distinguer par un esprit bien à elle. Fidèle aux racines de la marque, la V90 est selon moi dans sa version hybride de 400 ch une interprétation moderne de la délurée 850R, sans la couleur jaune typique mais avec le même cocktail exotique break de déménageur / performances qui déménagent !
Merci à Volvo France pour le prêt de ce break hybride au confort…watté !
Retrouvez également notre essai de la Volvo V90 diesel.
Pour plus d’informations sur les prix et équipements de la Volvo V90, cliquez ici
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