Roadtrip en Citroën SpaceTourer Rip Curl : 1 concept-car, 3000 2CV !
Chaque année depuis 25 ans a lieu un pèlerinage automobile peu banal. Profitant des ponts de mai, quelques milliers de Citroën 2CV et leurs dérivés s’élancent sur les routes de France voire d’Europe vers une destination décidée par le club 2CV local pour la Rencontre Nationale des Clubs de 2CV. Habitué de cette grande procession en deux pattes, votre rédacteur a opté cette année pour une solution moins fatigante et plus pratique que la dodoche pour se rendre à ce rendez-vous incontournable. J’ai nommé le Citroën SpaceTourer Rip Curl Concept ! Quoi de mieux pour aller camper au milieu des Citroën qu’une automobile de la marque aux chevrons à la fois concept-car ET camping-car ?
Récit d’une aventure extraordinaire à bord d’un véhicule qui l’est tout autant !
LE SPACETOURER RIP CURL CONCEPT : POUR LES SALONS OU POUR L’AVENTURE ?
J’adore ma Citroën Dyane depuis le premier jour où j’ai roulé avec. On s’est fait plein d’amis sur les routes de France. Il faut dire qu’on a fait de longs trajets ensemble, jusqu’à 1 000 km en un weekend. Mais avec son petit moteur 435 cc, il faut beaucoup de temps devant soi, des besoins modérés en bagages (light is right…) et…un casque antibruit. Cela fait partie du charme de la 2CV (pour les moins avisés d’entre vous, la Dyane est une version « modernisée » de la 2CV reposant sur le même châssis et étrennant les mêmes moteurs). Mais cette année, pour le blog, j’avais envie d’exceptionnel : un véhicule Citroën qui fasse tourner les têtes des amateurs de la marque, qui leur offre de l’inédit et qui montre que Citroën France propose encore en 2018 des véhicules eux-aussi confortables, pratiques, ludiques et attachants. Quelques emails et semaines plus tard, la réponse inespérée tombait : oui, nous pouvions emprunter le SpaceTourer Rip Curl concept pour une semaine de roadtrip au milieu des 2CV !
Pourquoi tant d’engouement ? Car ce véhicule, exposé aux derniers Salon automobiles de Francfort, de Genève et de Paris Le Bourget (salon du véhicule de loisirs), est tout simplement unique. Reposant sur un SpaceTourer taille M et mû par le moteur BlueHDi de 150 ch, le Rip Curl Concept fait figure de proue des camping-cars sur base de véhicules Citroën. Car si l’aménagement camping-car est sensiblement identique à celui du SpaceTourer Campster aménagé par Pössl, celui-ci propose des équipements inédits. En dehors de la carrosserie, des teintes et matériaux conçus par Rip Curl dans l’esprit des sports aquatiques, c’est au niveau technique que réside la principale différence : le SpaceTourer Rip Curl est doté d’une transmision intégrale élaborée par le célèbre spécialiste Dangel, officiant sur les Peugeot et Citroën depuis des décennies. De quoi partir à l’aventure sereinement et aborder sans incident le terrain qui nous attend à la Vèze, ce qui vous allez le voir n’était pas gagné !
SAMEDI 5 et DIMANCHE 6 MAI : CHARGE UTILE
Le SpaceTourer Rip Curl m’attend le samedi matin en Île-de-France et, excité par sa découverte, je suis pour une fois très ponctuel au point de rendez-vous. Au milieu des autres campings-cars présents, mon futur véhicule détone malgré sa taille compacte. La majorité des ventes de véhicules de loisirs se fait sur le segment supérieur (type Jumper), faisant du Space Tourer un petit gabarit pas plus encombrant qu’une berline. Ses teintes vertes et jaune apportent de l’exotisme à ce parc majoritairement blanc. Après un rapide tour du véhicule qui me permet d’admirer ses détails et sa ligne agréable à regarder avec ses rondeurs avenantes, nous déclenchons l’ouverture électrique des portes latérales…en passant le pied sous le pare-choc arrière ! L’habitacle apparait d’emblée accueillant avec ses côtes généreuses et chaleureux de par la sellerie en cuir vert et le mobilier noir tous deux ornés d’un liseré jaune fluo. Si vous aviez l’image du camping-car ringard et kitsch, oubliez !
Après quelques démonstrations de rigueur, détaillées plus bas, il est temps de prendre la route. La prise en main est intuitive et en dehors de l’assise très haute et du levier de vitesse en bas du tableau de bord, on se croirait dans une berline ordinaire, tant dans le design du tableau de bord que dans la maniabilité. Après ces premiers kilomètres, j’ai déjà pris mes marques même si l’idée tourne en boucle dans ma tête « Fais gaffe, c’est un camping-car ! Un concept-car, en plus! » (#JeFlippe)
Le dimanche, après les 50 km de route de la veille, on passe aux tests statiques. Il faut charger le véhicule avec une semaine de matériel, de vivres, de vêtements… Soit une table et une chaise de camping (vintage, pour être dans le thème !), une glacière, un pack d’eau et d’autres boissons, le linge de lit (dormir sur une banquette en cuir, brrrr !), débardeurs, shorts…mais aussi manteau d’hiver, bonnet, écharpe (traumatisme de l’édition 2016 dans l’Aveyron) et enfin des bottes en caoutchouc ! Tout rentrerait derrière la banquette sans que cela tourne à la partie de Tetris géante. Seulement voilà, le totem publicitaire d’1m90 de haut nous oblige à passer en configuration lit pour le transporter allongé.
On avance la banquette, on rabat le dossier, on pose la planche et le matelas sur les attaches 40 cm au-dessus du plancher de coffre et le tour est joué. Dans l’espace sous le lit, certes bas, tout rentre…même moi tout entier, pour déposer les premiers bagages dans le fond. Claustrophobes s’abstenir !
LUNDI : PARIS – MAYENCE ; RETOUR AU BERCAIL ?
Le lundi matin, c’est le jour du grand départ. Tout est dans le véhicule et je n’ai plus qu’à programmer le GPS. Destination de cette première étape : Mayence, Allemagne, d’où partira mon petit convoi de 2CV. Le SpaceTourer est immatriculé à Cologne, les terres qui l’attendent ne lui sont donc pas inconnues ! Dans le trafic francilien, je suis serein. Le SpaceTourer ainsi orné est bien visible des autres usagers –et fait déjà tourner quelques têtes – et au volant la visibilité panoramique est idéale. L’équipement technologique identique à celui d’une bonne berline me permet même d’écouter la musique en Bluetooth pour me distraire le temps des ralentissements et de me sentir protégé par les aides à la conduite (lecture des panneaux, détection des obstacles…).
Sorti du capharnaüm francilien, les axes peu fréquentés nous permettent d’apprécier les qualités dynamiques du véhicule. Sur le réseau secondaire et ses nombreuses bosses, le SpaceTourer Rip Curl est prévenant et les suspensions filtrent bien les irrégularités de la chaussée, même si quelques rebondissements du train arrière viennent nous rappeler que le véhicule est également conçu pour une vocation utilitaire avec transport de lourdes charges. Cela ne nuit pas à la tenue de route, au demeurant plus que satisfaisante. Au cours de ces 650 km à travers le Grand Est, la Belgique et le Luxembourg, je me suis même surpris à oublier qu’il s’agit d’un fourgon, cette réalité me revenant en plein visage en abordant des courbes et surtout des ronds-points comme je l’aurais fait en berline. Le véhicule est haut et lourd (2,2 tonnes), il faut donc contenir ses excès d’optimisme !
Après ces quelques heures de route, nous arrivons enfin à Mayence. Je me gare entre une Acadiane et une Dyane, pas trop incommodé par la longueur raisonnable du Space Tourer et aidé par la caméra de recul. Je suis à Wackernheim, et plus précisément au garage « Autoklinik Rosenstock » où mon ami Stephan Rosenstock entretient des voitures françaises…et plus particulièrement des Citroën… et plus particulièrement des anciennes…et plus particulièrement des 2CV !
MARDI : MAYENCE – GERSTHEIM ; LE CONVOI QU’ON VOIT
Après une bonne nuit de sommeil, c’est cette fois-ci la 2CV4 qu’il faut charger. Avec les mêmes affaires que décrit plus haut, cette fois-ci il est indispensable d’empiéter dans l’habitacle et de charger sur et devant les sièges arrière. La petite ouverture de la malle de coffre et l’absence de retenue des portières ne facilitent pas la tâche, mais nous sommes habitués ! Lors des précédentes éditions de la Nationale, les deuchistes ne manquaient pas d’idées pour voyager en 2CV avec famille et bagages (remorques, extensions de malles…), il nous tarde de voir quelles innovations farfelues ils ont encore trouvées !
Une centaine de kilomètres plus tard, nous rejoignons le troisième larron (ou devrais-je dire « lardon »: sa deuche est immatriculée « SAU », signifiant « porc » !). Il nous accompagnera en 2CV4 Spécial jaune cédrat. Les 2CV4 sont équipées du même moteur 435cc que ma Dyane. Cela promet de nombreux rétrogradages dans les côtes et une arrivée tardive, mais qu’importe. Le SpaceTourer ferme la marche de ce petit convoi, pour se caler sur le rythme d’escargot des deux anciennes. A 80 km/h sur autoroute, le tableau de bord affiche une consommation ridiculement basse et offre un silence d’église ! 80 km/h… dans le meilleur des cas. Car au bout de quelques dizaines de kilomètres, la 2CV4 jaune roule de plus en plus lentement. Une halte en urgence nous permet de réaliser le problème : la roue du ventilateur s’est déboitée et ses pâles se sont détruites contre la grille. Comme le moteur de la 2CV est refroidi uniquement par air, impossible de continuer.
Après avoir utilisé le joker du coup de fil à un ami, décision est prise de laisser la malheureuse sur place et de continuer à 2 voitures le trajet vers le Camping Au clair ruisseau à Gerstheim avant la fermeture de l’accueil. À peine le temps de gérer l’administratif qu’il nous faut repartir chercher la deux-pattes-folle. Notre héros du jour est sur place avec la pièce qu’il a déjà montée, le conducteur de la 2CV Spécial peut donc poursuivre la route jusqu’au camping !
À mon retour, l’heure d’entrée des véhicules sur le camping est dépassée. Il faudra donc dormir hors du camping… ce qui n’est pas un problème en camping-car !
MERCREDI : GERSTHEIM – LA VÈZE ; UN TRAJET… SPÉCIAL !
Se réveiller dans une voiture donne toujours une impression très étrange. Se réveiller à la fois dans un lit ET dans une voiture est encore plus perturbant. Cette première nuit à bord du SpaceTourer fût bonne, malgré la fermeté du « matelas ». Mais rappelons-le, sur ce concept-car la sellerie est en cuir donc sans doute plus ferme qu’un intérieur en tissu. Le concept n’est pas non-plus équipé de rideaux ; pour poursuivre sa nuit dès les premiers rayons de soleil, le masque de nuit est obligatoire (n’insistez pas, vous n’aurez pas de photo !).
Après un copieux petit-déjeuner, nous sommes d’attaque pour réaliser les 250 km jusqu’à La Vèze… mais pas au bout de nos peines ! Malgré la réparation de la veille, la 2CV4 Spécial montre toujours des signes de faiblesse. La chaleur persistante n’y est sans doute pas étrangère et elle cause tous les ans des surchauffes de bobines d’allumage en masse parmi les deuchistes. Faute d’avoir le matériel adéquat, une étape est nécessaire dans un magasin de bricolage pour acheter quelques outils avant de mettre les mains dans le cambouis. Aussitôt dit, aussitôt fait, nous voici sur le parking du supermarché pour démonter les pièces avec le matériel tout neuf. Une scène peu banale qui attire les curieux, dont certains qui viennent nous voir pour parler de leur 2CV ou pour nous vendre des pièces qui trainent dans leur garage…avec un accent alsacien à couper au couteau !
La séance de mécanique ne porte hélas pas ses fruits. La 2CV4 Spécial s’étouffe assez rapidement, nous obligeant à nous arrêter de nouveau et pire encore de déclarer forfait. Après l’appel de circonstance à l’assureur, nous attendons la dépanneuse, à l’entrée du village de Pfaffenheim. Deux heures durant, nous regardons passer les quelques locaux, d’abord assis sur le trottoir, puis sur les chaises de camping. S’il avait plu, nous serions allés à l’intérieur du Space Tourer Rip Curl. Il aurait suffi de faire pivoter les sièges avant et de clipser la table entre les deux rangées de sièges, pour avoir un vrai salon. Mais nous nous sommes gardés cette manipulation pour plus tard !
RIEN NE SERT DE PARTIR À POINT, DU MOMENT QU’ON ARRIVE !
Suite à cet incident et cette attente interminable, notre arrivée, initialement prévue à 15h, se fait à la tombée de la nuit. Les amis nous attendent, mais il faut passer par la case « accueil » pour l’inscription. Pour une fois, j’ai pris des précautions et me suis pré-inscrit pour m’assurer que le SpaceTourer Rip Curl était le bienvenu au milieu des deuches. Une précaution inutile car je sais pertinemment que l’accès est ouvert à tous. C’est ça, l’esprit d’ouverture de la communauté 2CV. Véhicules actuels, Citroën ou non, sont les bienvenus !
En ancienne ou en moderne, chaque participant est confronté au même problème : trouver un emplacement bien situé et assez grand pour tout le groupe d’amis. Arriver la nuit handicape dans cette quête et la nature du terrain ajoute un niveau de difficulté. Dans notre cas, les quatre roues motrices Dangel du SpaceTourer se sont avérées très utiles. Imaginez un champs fraîchement labouré, pentu à souhait, sur lequel la pluie est déjà tombée. Au milieu des crevasses et dans un terrain meuble, le Space Tourer se dégage sans difficulté. J’avoue cependant avoir sué… Car pour garder une hauteur inférieure à deux mètres et passer dans les parkings et les péages, le SpaceTourer Rip Curl n’a pas été réhaussé. C’est donc avec lenteur et humilité qu’on aborde les trous et les bosses en priant pour que le pare-choc ne rencontre pas une pierre…
Après avoir élu domicile sur une parcelle libre, il faut installer le camp. Une corvée pour les amis en tente, qui les installent avec capuche et lampe frontale, un jeu d’enfant pour moi ! Depuis l’arrière du SpaceTourer, protégé de la pluie par le grand hayon ouvert, je n’ai que le linge de lit à installer, illuminé par le très efficace éclairage à LED de l’habitacle.
JEUDI : LA BOURSE OU LA VÈZE
Réveillé par la lumière et les bruits de moteurs bi-cylindres, il ne faut pas traîner. La bourse de pièces se tient jusqu’au déjeuner et elle est l’occasion de dégoter des pièces nécessaires pour sa voiture…ou des objets de collection voire de décoration. C’est pendant cette brocante géante que l’on constate la dimension internationale de l’événement, avec des vendeurs allemands, des acheteurs hollandais, des voitures immatriculées en Espagne, en Angleterre ou encore en Suède !
Après avoir tripoté des vieilleries poussiéreuses et rouillées, se laver les mains est nécessaire. Ça tombe bien, le SpaceTourer est équipé d’un évier. Pour le néophyte que je suis en matière de camping-car, rien de plus simple. Deux bidons, un pour l’eau propre à remplir, l’autre pour les eaux usées à vider. L’accès aux réservoirs est aisé, juste derrière la porte coulissante gauche. Pour remplir le réservoir de la douche, c’est une autre paire de manches ; il est quasiment inaccessible sans l’aide d’un tuyau. Pour le remplissage, nous avons dû utiliser le système d’arrosage, gentiment prêté par les bénévoles entre deux nettoyages des douches communes ! Cela étant, cette douche est un petit extra ajouté spécifiquement sur le concept-car donc réjouissons-nous plutôt de sa présence, qui nous a permis de ne pas avoir à traverser tout le campement jusqu’à l’espace douche ! Avec sa toile qui se clipse tout autour du hayon ouvert, on dispose d’un espace confortable pour se laver, avec la vue sur le ciel par la vitre !
La douche, c’est justement ce qui nous attendait. La pluie s’est invitée aussi vite que sournoisement, transformant rapidement notre champ en un terrain boueux chaotique. L’allée centrale, voie de circulation principale pour les autos et les piétons, est devenue une sorte de patinoire marron. Cela nous a offert un spectacle burlesque de deuches dont les roues avant patinaient à toute vitesse tandis que leur bicylindre s’époumonait bruyamment. Certains conducteurs qui s’y donnaient à cœur joie et roulaient en crabe, créant une fontaine de boue sur leur passage, pour le plaisir ! Avec le SpaceTourer Rip Curl, pas de problème de patinage grâce à la transmission intégrale, mais dans un souci de préserver l’intégrité physique du véhicule (le marron sied moins à sa carrosserie…) nous n’avons pas contribué à ce spectacle insolite !
VENDREDI : VRP VIP
Cette deuxième vraie journée de rassemblement débute comme la précédente, par la bourse de pièces. On a beau avoir fait le tour la veille, de nouvelles pépites nous tendent les bras ! Le soleil est de retour en force, les vêtements s’allègent et pour nous c’est l’occasion d’ouvrir le SpaceTourer Rip Curl en position « toutes voiles dehors ». Nous commençons donc par déployer « la chambre du haut », une opération on ne peut plus simple. On ôte la toile au dessus des sièges avant, on desserre les 4 points de verrouillages, puis on pousse sur le toit. Les vérins le repoussent doucement vers le ciel et en une poignée de secondes deux couchages supplémentaires se sont libérés ! Idéal lorsqu’on voyage à quatre ou quand on souhaite laisser « l’étage du bas » en position salon !
Désormais haut de plus de trois mètres, notre camping-car attire les curieux. Belges, allemands, français, tous viennent avec leur appareil photo et leur liste de questions ! Les démonstrations tournent aux discussions animées de passionnés et s’enchaîneront jusqu’à 2h du matin et dans 3 langues. Et le lendemain, il faudra recommencer, mais ce n’est pas moi qui vais me plaindre de ces rencontres agréables et des échanges intéressants sur les Citroën d’hier et d’aujourd’hui !
Nous profitons d’ailleurs du soleil pour aller voir ces Citroën de tous temps. Certaines mélangent même les époques, comme ce curieux fourgon HY au fameux groin de cochon derrière lequel se cache un Citroën Jumper. Celui-ci est équipé d’un kit commercialisé par la société italienne Caselani Automobili et se monte par-dessus la carrosserie d’origine, à l’exception du capot qui est remplacé. Le néo-rétro semble plaire au vu de l’accueil du public ! En garant le SpaceTourer Rip Curl à côté, l’idée nous traverse l’esprit que la version camping-car de ce « nouveau Type H » serait idéale pour ce genre de rencontres, arborant le style à l’ancienne et les performances d’un véhicule moderne !
De vrais ancêtres de notre SpaceTourer Rip Curl sont également sur place, dont des anciens camping-cars type C25 remplissant toujours leur fonction. Plus spacieux mais beaucoup plus encombrants et aussi cubiques que mal finis, ils ont fait le bonheur de leurs propriétaires à leur bord et leur ont permis un certain nombre d’aventures. La nostalgie et les émotions, clé de leur longévité chez leurs propriétaires ? On trouve également sur place de jolis Type H, le fameux HY, aménagés en camping-car..ou pas !
SAMEDI : POUR VOIR DU PAYS
Le samedi est étrangement calme sur le camp. Sur les coups de midi, de nombreux Citroënistes ont déjà levé le camp pour retourner chez eux, dans leur région, dans leur pays. Avec des centaines de kilomètres à parcourir à une vitesse réduite, l’anticipation est en effet nécessaire. Nous libérons nous aussi de l’espace, mais de façon provisoire. La vie en autarcie est possible sur le camp, mais il serait dommage de ne pas en profiter pour découvrir le département du Doubs. Comme lors de toute rencontre nationale, on croise des 2CV à chaque coin de rue, devant chaque magasin, sur chaque parking. Représentez-vous un parking de supermarché dont une voiture sur 5 est une 2CV ou un dérivé, incroyable non ? Imaginer cette même scène avec un autre véhicule est impossible. Les badauds sont également intrigués et chacun y va de son mot sympathique, de son souvenir à bord d’une « deux-pattes ». Lequel d’entre vous n’a pas une seule anecdote avec une deudeuche ?
Sur le chemin du retour, nous faisons une halte au Musée éphémère de la Nationale, tradition de la rencontre. De nombreux modèles sont exposés dont un des trois prototypes appelés « TPV ». L’histoire de la deuche peut ainsi être retracée, grâce à L’Aventure Peugeot-Citroën, depuis le concept des années 30 jusqu’au dernier modèle sorti des chaînes à l’été 1990. La 2CV symbolise à elle seule un demi-siècle de l’histoire de France ! Nous lui devons bien un rassemblement géant et de grandes fêtes organisées tous les soirs pendant ces journées de rencontre, d’autant que nous fêtions cette année les 70 ans du lancement de la Citroën 2CV !
DIMANCHE : LA VÈZE – PARIS ; ÇA S’ARROSE !
Le dimanche matin, c’est le bruit de la pluie sur la carrosserie qui nous réveille. La matinée commence dans la continuité de la veille lorsque nous nous sommes couchés : sous le déluge. Les affaires toutes bien trempées sont vite remballées et jetées dans les voitures de leurs propriétaires. Les au revoir sont également assez vite expédiés car la route nous attend et la fin du weekend prolongé promet des embouteillages en Île de France. Nous en profitons donc au maximum pour emprunter les petites routes de campagne, contraints par la pluie pour les haltes photo. Sur la route, il n’est pas rare de se retrouver en convoi derrière d’autres « deuchistes » et de faire un bout de chemin ensemble. Cela nous donne l’impression d’être encore un peu en vacances. En abattant les derniers kilomètres seul dans les ralentissements franciliens, l’ambiance est déjà nostalgique, le cœur pincé. Mais une fois rentré, en ouvrant la porte du garage, me retrouver nez-à-nez avec ma Dyane jaune me redonne le sourire. Elle consomme autant d’huile que le SpaceTourer de gazole, son toit s’ouvre… mais pas sur un lit deux places ; elle aurait mis deux fois plus de temps pour faire 600 km que le Space Tourer… Et pourtant elle m’a manqué pendant ce périple !
BILAN DU ROADTRIP : PARTOUT COMME À LA MAISON
Résumer cette aventure d’une semaine n’est pas une chose aisée. Ce fût comme chaque rencontre Nationale des Clubs de 2CV une grande expérience humaine et automobile. En y ajoutant cette fois-ci les dimensions de confort et de sécurité grâce au SpaceTourer Rip Curl. À en juger par les nombreuses questions et photos prises du véhicule, je ne suis pas le seul à l’avoir apprécié ! Ayant craint un moment d’hérisser le poil des puristes, les imaginant reprocher qu’il s’agissait d’un véhicule « moderne insipide et bardé d’électronique », je me réjouis de la curiosité et de l’ouverture d’esprit dont font toujours preuve les conducteurs de Citroën. La marque peut être fière de ce qu’elle a accompli. Non seulement des véhicules qui sont devenus des symboles du pays mais aussi de la communauté qu’elle a construite. La dernière vidéo de marque traduit bien ce bel état d’esprit des « citroënistes », qu’ils se déplacent avec « quatre roues sous un parapluie » ou avec un camping-car créé pour un salon mais aussi taillé pour l’aventure !
Merci infiniment à Citroën France pour le prêt du Space Tourer Rip Curl concept.
Au moment où nous écrivons ces lignes, Citroën vient d’ailleurs de présenter une série spéciale Rip Curl du SpaceTourer à découvrir ici
Plus d’informations sur la version de série du Camping-car Campster en cliquant ici