Nouvelle Nissan Leaf
Il y a peu de temps encore considéré comme un produit de niche, la voiture électrique affichait sa différence par un design au mieux original, au pire d’une exubérance excessive. Après une Leaf au dessin très rondouillard, Nissan revoit sa copie et nous propose une nouvelle génération visuellement plus attractive. Mais après des années d’expérience et de maturation c’est sa technologie, avec sa batterie de 40 kWh qui se cache sous cette nouvelle robe, qui a le plus évolué. Avec une promesse d’un niveau technologique inédit, l’électrique serait-il enfin au niveau du thermique ?
STYLE EXTERIEUR
Le design de la Nissan Leaf s’inscrit (enfin ?) dans le courant stylistique adopté par Nissan sur l’ensemble de la gamme, de la Micra au Qashqai récemment restylé. On a donc affaire à une auto au caractère affirmé mais qui ne fait plus figure d’ovni. Fini les phares globuleux, fini la ligne pataude toute en rondeur et fini l’arrière bombé ! La Leaf adopte une allure plus dynamique, plus anguleuse.
Dans mon entourage, son nouveau design a attiré l’œil et fait l’unanimité. Comme quoi, on peut susciter la curiosité sans faire un véhicule exubérant ! De nombreux effets de style sont pourtant là pour donner de la personnalité à l’ensemble, avec des phares acérés et des feux en boomerang, un capot plongeant ou encore un toit flottant surmontant un pilier C décoré d’un joli décroché déjà vu sur la Micra.
Pour ma part, je trouve la silhouette encore un peu trop haute et massive, même si elle est habilement allégée par ces traits de design. Normal, les proportions diffèrent par apport à une berline compacte classique, notamment celle de la VW Golf qui a une conception « classique » car dérivée d’un modèle existant alors que la Nissan est conçue en 100% électrique, comme la Renault Zoé. Mais la conception de la japonaise représente des avantages non négligeables en termes d’habitabilité !
À BORD
La silhouette haute de la Nissan Leaf permet d’intégrer la batterie qui propulse l’auto directement sous le le plancher. À l’intérieur, on bénéficie donc d’une habitabilité appréciable à l’avant comme à l’arrière et, surtout, d’un coffre immense ! Mais installons-nous au volant puisque c’est la place la plus intéressante ! Contrainte à une position de conduite légèrement surélevée pour la raison précitée et sans possibilité de régler le volant en profondeur, l’amplitude de réglage est restreinte, ce qui est un peu dommage mais pas bloquant.
Pour le reste, là encore, rien ne permet de distinguer au premier coup d’œil qui s’agit d’une voiture « à watts ». On est dans une berline compacte de Nissan, voilà. Le tableau de bord est sérieux et bien construit, assez classique et dans les standards de Nissan. Seule particularité au poste de pilotage, un mini-joystick en lieu et place de levier de vitesse, sorte de champignon qui nous permet de sélectionner la vitesse avec en son centre le bouton de la position parking.
Comme à bord d’une simple voiture automatique ? En passant à l’essai dynamique, on se rend compte que c’est une autre histoire !
SUR LA ROUTE
Dès la mise en marche du véhicule, on peut être déstabilisé. Un appui sur le bouton de démarrage met bien la voiture en route, mais dans le silence absolu. Seuls l’animation du compteur et l’allumage de l’écran central témoignent de la mise en route de la Leaf. En écoutant les explications de ma charmante et non moins volubile interlocutrice, j’en viens à m’emmêler les pinceaux même si les premières étapes sont sensiblement identiques au démarrage d’une voiture classique à boîte auto. On déverrouille le frein à main électrique ; on met le champignon sur D, on lâche le frein et on est parti !
Après quelques tours de roues, je me familiarise avec la E-Pedal, une pédale d’accélérateur qui permet aussi d’assurer le freinage. C’est en somme comme sur une auto-tamponneuse. Lâcher l’accélérateur fait ralentir voire freiner la voiture, selon la progressivité avec laquelle on dégage son pied du frein. On début, on le soulèvera d’un coup par réflexe et on sera surpris par la décélération soudaine. Puis au bout d’une dizaine de minutes on s’étonne d’avoir déjà adopté un nouveau réflexe ! Et je dois dire que j’y ai rapidement pris goût. Ne jamais toucher la pédale de frein devient presque un jeu, un défi personnel. En anticipant bien, on y arrive, même si en région parisienne la brutalité des automobilistes oblige à y avoir recours pour effectuer des freinages plus prononcés.
Et la motorisation électrique ? Nissan avait déjà démontré ses compétences avec la Leaf première du nom. Cette nouvelle mouture lui fait donc honneur tout en prolongeant l’autonomie de la batterie, principal défaut de la voiture à ampères. Nous avons parcouru un peu plus de 250 km avant de devoir recharger (pour 270 km annoncés en cycle mixte). Nous aurions pu faire plus, mais il était trop tentant d’enfoncer l’accélérateur pour profiter des 150 ch (110 kW). En effet le couple disponible immédiatement et la puissance honorable permettent de surprendre tout le monde au feu vert, décollant sans difficulté avec le seul bruit des crissements de pneus. Un 0 à 100 km/h en 7,9 s seulement et de très bonnes performances malgré un poids de près d’1,6 tonne. Pour prolonger l’autonomie, on peut enclencher le mode éco et également mettre la boîte en position « B » qui permet de régénérer la batterie grâce au freinage. On adopte alors une conduite plus coulée et on tente d’atteindre les 380 km d’autonomie maximum annoncée !
Dans tous les cas et quelle que soit la route empruntée, la Leaf offre une expérience de conduite sereine, grâce à une bonne tenue de route, un confort satisfaisant et la présence de nombreux équipements de sécurité et de confort.
TECHNOLOGIES
Parmi ces équipements, la Leaf adopte le nouveau système Pro Pilot, qui régule la vitesse en fonction de celle du véhicule qui précède et agit sur la direction pour maintenir la voiture dans sa voie. Il faut cependant garder les deux mains sur le volant. Contrairement à celui de Seat par exemple, ce système n’est pas intrusif, il corrige seulement la trajectoire lorsqu’on s’approche trop de la ligne. Au final, on est donc plus concentré sur son pied droit avec la gestion du E-Pedal (qui peut être déconnecté) que sur ses mains ! Et pour se garer, on ne s’occupe plus ni de l’un ni de l’autre grâce au Pro PILOT Park : que ce soit en créneau ou en bataille, voire en épi, on sélectionne sa place directement sur l’écran, on peut même faire quelques ajustements, puis on lance le système qui s’occupe de garer la voiture en toute autonomie. Je ne vous cache pas que laisser la voiture opérer seule est stressant au début. On garde le pied sur le frein en permanence, prêt à stopper en cas de souci. Mais de souci il n’y a guère et la voiture se gare à la perfection. On note juste la lenteur de l’opération, surtout si la rue est en pente.
A ces deux spécificités peuvent s’ajouter sur les plus hauts niveaux de finition la caméra à vision 360°, le volant et les sièges chauffants (avant ET arrière), le système d’entrée et de démarrage mains libres sur toutes les versions ainsi que le freinage d’urgence avec reconnaissance des piétons et alerte de collision arrière…
Autant d’équipements qui permettent, avec le coût minime des recharges, de mieux digérer la facture au demeurant salée.
PRIX
Nissan Leaf à partir de 35 700 € TTC (client particulier, tarif au 02/07/2018)
Modèle essayé :
Nissan Leaf Tekna à 40 950 € (hors bonus de l’État de 6 000 €) incluant les options :
_Peinture Bronze Intense à 650 €
_Pro PILOT Park à 1 000 €
On aime
_ La E-Pedal, c’est génial !
_ Les performances électrisantes
_ Le plein de technologie sous une carrosserie presque normale
On regrette
_ La position de conduite
_ La lenteur du Park Pro Pilot
Résumé
Avec la nouvelle Leaf, Nissan va plus loin pour démocratiser le véhicule électrique. Design à la fois personnel mais sans extravagance outrageuse, technologies de pointe, habitabilité et confort sans compromis… Sur de nombreux points, elle n’a rien à envier aux modèles thermiques.
La multitude de solutions de recharges et une autonomie acceptable de 250 km réels en conduite soutenue offrent un surcroit de sérénité au volant. Système de recharge à domicile Wallbox, recharge 32A, recharge rapide ChaDeMo voire charge sur une prise 220 V normale, les points sont multiples et facilités par les informations très claires sur le site du constructeur pour planifier son trajet.
De plus, des remises sur des solutions de transport tels que la location de voiture ou le train permettent d’avoir une alternative à prix préférentiel pour se rendre dans des endroits que l’autonomie ne permet pas d’atteindre. Nissan ne s’est pas contenté de faire une voiture électrique, mais a fait un véritable objet technologique auquel s’ajoute un pack de services.
Merci à Nissan West Europe pour le prêt de cette Nouvelle Nissan Leaf.
Pour en savoir plus sur la gamme Nissan Leaf et les caractéristiques techniques, cliquez ici.
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