Opel Corsa GSi
La Corsa n’a pas attendu les bonnes résolutions de 2019 pour reprendre le sport… et en a profité pour reprendre également l’appellation GSi ! Un acronyme qui en a fait rêver plus d’un depuis les années 80. Synonyme de sportivité abordable, ce badge cherche à combler la disparition des radicales versions OPC. Mais il en reprend sur la citadine un certain nombre d’éléments, en dehors des motorisations tuées par les nouvelles normes d’émissions WLTP. Nous avons vérifié si l’esprit GSI était bien là et si le résultat était convaincant avec ce moteur 4 cylindres de 150 ch, sur circuit et sur les petites routes de Provence. Verdict détaillé !
Design Opel Corsa GSi : débridée, pas ridée !
Grosse évolution de la Corsa « D » de 2006, l’actuelle et 5ème génération de l’Opel Corsa lancée fin 2014 est toujours dans le coup d’un point de vue esthétique.
Les attributs sportifs la rendent même désirable, autant que cette teinte lumineuse qui ravit les pupilles. Opel a choisi de décliner sa petite sportive uniquement en trois portes. Un choix rationnel, les éléments repris à l’OPC étant conçus uniquement pour ce type de carrosserie.
Et on ne s’en plaint pas puisqu’on retrouve cette ligne typique très arrondie de profil, dynamisée par des flancs lacérés d’une nervure prononcée. À l’avant comme à l’arrière, notre Corsa reçoit des pare-chocs spécifiques, qu’on distingue immédiatement par les cerclages d’antibrouillard gris sur la proue et la sortie d’échappement spécifique sur la poupe. Le capot est orné d’un faux extracteur d’air, tandis que le hayon est surmonté d’un becquet racé.
Si l’ensemble convainc, surtout assorti à la teinte jaune que nous avons choisie, les jantes 5 branches de série étonnent par leur simplicité et n’ont que leur diamètre de 17’’ pour se prétendre « sport ».
À bord de l’Opel Corsa GSi : baisse les yeux !
En prenant place, je remarque tout de suite l’écran pas très bien situé, en bas de console. Il me rappelle celui de la DS 3 et n’augure donc rien de bon en termes d’ergonomie et de lisibilité. Certes on n’est pas distrait par ce qui s’y passe, mais son utilisation oblige de quitter la route des yeux. Les boutons à gauche de l’écran sont quant à eux carrément invisibles, masqués par la jante du volant. Sauf en se penchant à 45°, une position pas très commode pour conduire (sauf en 2CV dans les virages).
De toute façon, on est bien calé dans les sièges Recaro, revêtus de cuir sur notre modèle. N’étant ni trop fermes, ni trop étroits, ils confirment le positionnement de l’auto, sportive mais pas trop. Si on est à son aise à l’avant, les passagers arrière souffriront d’une accessibilité pas évidente, carrosserie trois portes oblige, et d’une luminosité restreinte. L’espace qui leur est dédié est celui d’une citadine : suffisant, mais pas des plus accueillants. Comme le coffre, au seuil de chargement haut perché.
Globalement, cet intérieur n’est pas désagréable et présente bien. Opel n’est pas connu pour sa fantaisie dans l’habitacle, on a donc un intérieur sérieux, qui semble conçu pour durer et qui s’égaye de plastique noir laqué et de touches argentées. Des petites surpiqûres jaunes ou rouges n’auraient toutefois pas fait tâche.
Essai Opel Corsa GSi : un éclair dans la nuit
La première prise en main de la blitz-machine s’effectue sur route ouverte pour rejoindre le circuit d’essai Michelin de Fontange. Si l’itinéraire est tortueux à souhait, on évolue pourtant à un rythme pépère franchement frustrant. On en profite pour noter les forces et faiblesses du modèle en utilisation normale. On commence donc par pester par la direction. Son toucher très flou en point milieu rend la tenue de cap fatigante, car on est obligé de corriger en permanence. Un point que nous ne pouvons nous empêcher de remarquer sur une pseudo-sportive, tout comme d’autres plus positifs : le confort est plus que correct sauf sur les routes les plus défoncées, et à vitesse stabilisée le moteur est d’une discrétion remarquable.
Premier a priori à l’issue de cet aperçu routier : si l’OPC était la sportive radicale, la GSI, elle, fait plus de compromis pour ratisser une clientèle plus large. Il nous tarde donc de vérifier si cette Corsa a vraiment des aptitudes sportives.
Arrivé sur circuit, les choses s’annoncent en tout cas excitantes : imaginez-vous conduire sur piste dans l’obscurité, guidé par les seules petites LED bordant le ruban d’asphalte, comme sur une piste d’atterrissage ! La concentration certaine ne gâche pas le plaisir et ajoute même une petite dose d’adrénaline supplémentaire. On se prête vite au jeu, pour y aller de plus en plus fort. Et la Corsa encaisse sans broncher. La piste est pourtant détrempée mais rien n’y fait, ça accroche ! Le châssis OPC fait des merveilles, combiné à des Michelin Pilot Super Sport.
Le lendemain matin sur routes ouvertes, place à un autre décor qui nous permet de profiter du moteur volontaire qui distille de bonnes sensations même si sur le papier les performances ne sont pas extraordinaires : 8,9 secondes pour le 0 à 100, comme une Fiesta ST-Line avec le 3 cylindres EcoBoost de 140 ch ou une DS 3 avec un Puretech de 130 ch. Les 10 ch et le cylindre supplémentaires de la Corsa ne lui permettent donc pas de creuser l’écart au chronomètre.
Sur les routes sinueuses de Provence offrant un panorama époustouflant, les courbes rasant la montagne sont d’autant plus piégeuses que le soleil nous éblouit et le montant de pare-brise nous réduit un peu plus la visibilité. C’est dans ce contexte que nous nous retrouvons subitement en sortie de virage derrière un abruti autochtone effectuant une marche arrière en vue de faire demi-tour. Une excellente occasion de tester les freins. Sans leur efficacité, nous finissions dans le popotin proéminent d’un Renault Scenic.
Équipements Opel Corsa GSi : quand le jogging se fait confortable
La GSi se distingue des Corsa normales par un équipement esthétique qui lui est propre, tant à l’extérieur que dans l’habitacle (Packs OPC-Line extérieur et intérieur). En plus des attributs de carrosserie cités plus haut (pare-chocs, jupes latérales, becquet, sortie d’échappement…), la bombinette reçoit des détails façon carbone d’une discrétion de bon goût, comme le décor de calandre. Les vitres arrière surteintées complètent la tenue de sport.
Un survêtement qui dispense d’un bon confort, offert par divers équipements qui rendent la conduite plus sereine, comme le Pack City avec ses radars de stationnement avant et arrière et la caméra de recul, les phares et essuie-glaces automatiques du Pack visibilité, composé également du rétroviseur intérieur électrochrome. Toujours utile pour la conduite nocturne, les phares bi-xénon sont de série sur la Corsa GSI, un équipement fort peu courant sur le segment des citadines.
Côté multimédia, la Corsa GSI est équipée du système Navi 4.0 Intelli Link avec écran 7’’, Navigation Europe, Bluetooth, compatible Android Auto et Apple Carplay. Qui a dit que la Corsa était obsolète ?
Prix Opel Corsa GSi : tarif pas trop corsé.
Opel Corsa GSi à partir de 20 700 €
Modèle essayé : Opel Corsa GSi à 23 270 € incluant les options :
- Peinture Métallisée à 520 €
- Sellerie Recaro Cuir (+sièges & volant chauffants) à 2 050 €
On aime
- Tenue de route la rendant accessible à tous
- Plaisante à mener en conduite sportive…
- …tout en restant suffisamment confortable et équipée pour le quotidien
On regrette
- La direction franchement floue en point milieu
- Le montant de pare-brise gênant en virage
Notre avis
Les considérations écologiques actuelles imposent de faire des compromis. Sur un segment sensible au prix donc au montant du malus, Opel a choisi, comme nombre de ses concurrents, de proposer une citadine permettant de s’amuser sans vider son compte épargne ni perdre son permis au bout de trois accélérations. Si on a tout de même un pincement au cœur nostalgique en pensant à la défunte Corsa OPC, on apprécie les qualités dynamiques de la GSI qu’elle lui a léguées. Les 150 ch sont suffisants pour se faire plaisir ; le moteur est un 4 cylindres quand les concurrents tournent sur une patte de moins, cela joue et lui donne un côté « old school » qui fleure bon l’esprit des GTi d’antan. Reste que la direction gâche vraiment la fête ! La prochaine Corsa va pointer le bout de son museau l’an prochain et reposera sur une base de Peugeot 208 ; nul doute que ce point de frustration sera corrigé, croisons les doigts !
Merci à Opel France pour cet essai sous le beau soleil des Baux-de-Provence !
Pour plus d’informations sur les prix et équipements cliquez ici
Vous aimez les petites sportives ? Découvrez également notre essai de la nouvelle Ford Fiesta ST !
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