MPM Erelis
MPM Motors est sous les feux des projecteurs depuis l’annonce toute fraîche de l’introduction du moteur 1.2 PureTech de PSA dans sa berline prenant à l’occasion de nom d’Erelis. Petit constructeur français méconnu apparu en 2010 pour reprendre et concrétiser un projet coréen (aux financements russes) de voiture à bas coûts, MPM produit depuis 2 ans une auto low-cost à l’esthétique de supercar. Ajustant ses véhicules en fonction des retours client, MPM améliore la qualité à chaque nouvelle unité sortant des chaînes. Le manufacturier installé dans les Yvelines a parcouru un beau chemin pour proposer un produit toujours plus convaincant. Retour sur l’initiatrice de cette folle aventure automobile qu’on espère un joli succès, la PS160 !
Design
La MPM PS160 / Erelis fait partie de ces rares voitures peu chères qui font l’effet d’une supercar. Largement plus que la Citroën C-Elysée dont la rareté avait à ma grande surprise intrigué les badauds. Il faut dire que pour être sûr de réaliser des photos chatoyantes quel que soit le temps, j’avais demandé une teinte sympa pour l’essai… et je n’ai pas été déçu ! Avec son coloris orange, la MPM affiche son style sans complexe et même avec insolence, détonant au milieu des Clio grises, Polo noires et C3 blanches. De face, le capot plongeant orné de deux nervures ainsi que la largeur donnent l’impression d’avoir affaire à une vraie sportive, façon McLaren F1 ou MP4-12C. Si, si, je suis sobre en écrivant ces lignes.
Le profil offre lui aussi des lignes très dynamiques : ailes avant galbées et très marquées à l’arrière, toit fuyant et surface vitrée réduite. De loin, je reconnais plus des traits de Lamborghini (j’entends d’ici « en fait il n’est pas ivre, il est fou ! »), avec des bas de caisse travaillés et des jantes aux dimensions généreuses – 18 ».
Vue de derrière, c’est la malle de coffre noire qui saute aux yeux et contribue au design surprenant même sous cet angle. Elle arbore le logo de la marque, la trompeuse appellation du feu modèle « PS160 » qui ne correspond pas à la puissance en chevaux mais à la cylindrée de l’ancien moteur (j’avoue être tombé dans le panneau. Non je ne me suis pas fait mal, merci). Un sticker tricolore « Made in France » rappelle son lieu de production, « chez nous ». Comme quoi, une low-cost française peut être aussi attrayante qu’une sportive anglaise ou italienne !
À bord de la MPM ERELIS
L’habitacle nous rappelle quant à lui que nous ne sommes pas du tout au même niveau de prix que l’une de ces supercars. Tout de noir vêtu, il garde des accents sportifs avec des sièges façon baquets, un large placage noir laqué sur le tableau de bord et des aérateurs ronds. Mais ne vous attendez pas à trouver des matériaux nobles et des fioritures. Dans la MPM, c’est du brut de décoffrage, de la simplicité (des notions pas éloignées de ce qu’on recherche dans une vraie sportive, en fin de compte !). On préfèrerait juste des ajustements un peu plus rigoureux. Mais rappelons que notre modèle d’essai fait encore partie des premiers exemplaires et ne reflète pas la qualité obtenue sur les nouvelles unités.
Le bas de la console centrale est d’un seul tenant, accueillant le frein à main protubérant dans lequel j’étais amené à me cogner plusieurs fois (j’ai également ma part de maladresse là-dedans, je l’avoue). La radio me rappelle celle que nous avions installée sur la Renault 19 (paix à son âme) à bord de laquelle j’ai fait ma conduite accompagnée, tandis que le volant est 100% pure croûte de plastique. La simplicité des boutons de la climatisation est moins dérangeante que l’efficacité moyenne de cette dernière (essai réalisé pendant le pic de canicule).
En termes d’espace aux places arrière, il n’y a que la hauteur de toit qui souffre la critique du fait de l’inclinaison du pavillon. Cela va sans dire, vos passagers arrière ont intérêt à être de petite taille, pour ne pas vous gâcher le peu de visibilité vers l’arrière… et ne pas avoir la tête collée au pavillon !
Quant au coffre, sa contenance s’avère suffisante : 380 litres, un beau volume mais pas exceptionnel rapporté à la longueur de l’auto (4,68 m). Avec ce profil de coupé, intégrer un hayon aurait facilité le chargement.
Au volant de la MPM ERELIS
La conduite de la MPM ne fait pas non-plus dans la dentelle. C’est du sans-filtre auquel on n’a plus l’habitude. Assis assez bas, sensation renforcée par la faible surface vitrée et la hauteur de la console centrale, je mets le contact et le moteur 1.6 essence d’origine Mitsubishi se met en marche en faisant entendre sa sonorité rustique. Il déplace notre ORNI sans trop de difficulté, mais sans coup de pied aux fesses non-plus malgré le poids contenu de 1225 kg obtenu grâce à l’utilisation d’un matériau composite pour la carrosserie.
Il faut vraiment s’habituer à la conduite de cette auto, entre les commandes approximatives et le freinage à doser avec doigté. On en revient à notre concept de voiture de sport à la sauce 90’s : bruit, simplicité, commandes sous la main, position de conduite, confort plutôt ferme… Avec tout cela au moins, on ne s’ennuie pas au volant !
La MPM n’est pas la reine des créneaux, tant à cause de sa longueur de 4,68 m que de par la visibilité réduite vers l’arrière. La découpe des vitres de portes arrière et de la lunette du hayon très inclinée seront vos ennemis en manœuvre. Bref, les inconvénients d’un coupé, mais dans une berline 5 places !
Équipements
Voiture low-cost, la MPM fait l’impasse sur toute technologie d’aide à la conduite. Pas d’alerte de franchissement de ligne ni de régulateur de vitesse adaptatif, pas de détecteur d’obstacle avec freinage autonome, de feux de route automatiques, encore moins d’écran tactile… Une approche de l’automobile qui remet le conducteur à sa place : les mains sur le volant et les yeux sur la route ! Soyez toutefois rassurés, la sécurité passive (ndlr : équipements qui protègent en cas d’accident) est garantie par la structure de la MPM reposant sur un châssis tubulaire et par l’airbag conducteur. L’épreuve du crash-test a donc été passée avec succès.
Le confort n’est pas oublié et est assuré par la climatisation et les vitres électriques. Rétroviseurs chauffants et alarme finissent de compléter l’équipement modeste.
Prix MPM ERELIS
MPM Erelis à partir de 16 490 € (nouveau moteur 1.2 Turbo 130 ch)
Modèle essayé : MPM PS160 à 11 480 € (hors malus écologique) incluant les options :
_ Peinture Orange opaque à 200 €
_Jantes alliage 17’’ à 790 €
On aime
- Le look
- Le prix
- La production locale
On regrette
- Gros effort à faire sur les finitions
- Les performances du 1.6, heureusement bientôt remplacé
- Des radars de stationnement seraient bienvenus
Résumé
Pourquoi être obligé de conduire une voiture moche et insipide quand on a un budget limité ? MPM répond à cela avec une auto qui fait tourner les têtes et offre une expérience de conduite pour le moins ludique. En plus de réparer une injustice, que dis-je, une discrimination de l’accès aux voitures sympa, MPM permet d’acquérir à moindre coût une voiture produite en France. Made in France pas cher, look de McLaren au prix d’une Dacia… On peut applaudir l’exploit de MPM ! Comme si cela ne suffisait pas, la PS160 devient ERELIS et se dote du moteur PureTech de PSA de 130 ch. Nous avons vanté plus d’une fois les qualités de ce bloc essence dans nos essais, nous sommes donc impatients de pouvoir tester la MPM avec ce nouveau moteur !
Merci à MPM Motors pour le prêt de cet ovni automobile !
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