Citroën C-Elysée
C’est une histoire de pouvoir et de contre-pouvoir. Celle de la Citroën C-Elysée qui est arrivée discrètement pour mettre fin à la dictature de la Dacia Logan. S’imposant elle et son austérité grâce à un prix défiant toute concurrence, la roumaine by Renault a lancé le mouvement de l’automobile low-cost en France en 2005. Mais même si elle a su arrondir les angles, elle a face à elle des concurrentes plus séduisantes et modernes, comme cette méconnue Citroën trois volumes. Cette berline a-t-elle les arguments pour convaincre, face à celle qui s’octroie l’adhésion populaire ? Remporte-t-elle tous les suffrages ?
STYLE EXTÉRIEUR : Une belle ligne (électorale)
Déjà croisée en concession Citroën dans une teinte gris acier, la Citroën C-Elysée restylée ne m’avait pas déplu. Reléguée dans un coin de parking, elle avait attiré mon attention de par sa rareté sur nos routes, un peu comme l’a fait notre modèle d’essai à de nombreuses reprises, que ce soit sur les Champs-Elysées ou sur le circuit du Mans pendant Le Mans Classic. Entre toutes les voitures de prestige, il faut dire que c’est nous qui avions la voiture la plus exotique !
Malgré sa conception commune avec la Peugeot 301 (la génération actuelle est un restylage du modèle lancé en binôme par les deux marques en Europe, hors marché français), l’appartenance de la C-Elysée à la gamme Citroën est évidente et on pourrait presque croire à une C4 à coffre, avec notamment des feux reprenant le dessin à effet 3D.
Les chevrons s’étirent jusqu’aux optiques qui rappellent la génération précédente des modèles de la marque aux chevrons. L’esprit général de l’auto évoque d’ailleurs beaucoup cette génération dépourvue de phares à double étage et autres Airbumps. Ce qui est normal, le modèle restylé ayant été lancé en 2016. Nombreux sont les détracteurs de la grosse malle arrière mais, amateur de berlines, je trouve le dessin plutôt harmonieux. On a vu largement pire, entre la Renault Mégane « Classic » ou encore l’Opel Corsa et la Ford Fiesta à malle (oui, les deux ont existé !). La C-Elysée n’a pas à rougir face à la Fiat Tipo qui reprend la même recette mais connaît un joli succès…grâce à ses déclinaisons 5 portes et SW et aux investissements en communication que refuse Citroën à sa C-Elysée. La preuve que la différence de temps de parole joue en la défaveur de notre candidate !
À BORD : Des côtes (de popularité) généreuses
Pour une auto portant le nom de la plus belle avenue du Monde, on imaginait mal un modèle rikiki et étriqué. Et en effet, comme sur les Champs Elysées, ce n’est pas la place qui manque ! A l’arrière, on voyagera à son aise à deux voire trois adultes, avec un espace aux jambes important. On déplore simplement que les cotés de l’assise de la banquette ne maintiennent pas bien et pire, s’affaissent. Dans les virages, on se vautrera donc contre la porte si le conducteur aborde les courbes trop rapidement.
De son côté, le conducteur se satisfera de l’espace à l’avant mais, à l’instar de ses passagers, se plaindra du manque de maintien. Et quitte à râler, il insultera également le type qui a décidé de ne pas mettre de réglage en profondeur du volant et celui qui a placé les commandes de vitres électriques devant le levier de vitesse et oublié de mettre des espaces de rangement. Les petites économies sont légion (d’honneur) pour baisser le prix de l’auto. Ainsi, de nombreux éléments sont repris dans la banque d’organes de PSA, comme les commandes de climatisation de la Citroën C3, le levier de vitesse déjà vu sur la précédente Peugeot 308 ou encore l’ensemble des commandes de phares et essuie-glace du groupe. Les plastiques des garnitures et du tableau de bord sont durs et brillants mais bien assemblés. La large décoration en plastique laqué égaye l’intérieur somme toute assez classique.
Parlons également du coffre, puisque la malle de la C-Elysée est une de ses grandes particularités. Là encore, l’espace est roi, avec une contenance de 506 litres. La finition est très sommaire, l’ouverture uniquement par la télécommande parfois contraignante, mais ce coffre engouffre les bagages d’une famille entière !
SUR LA ROUTE : En ballottage défavorable
La Citroën C-Elysée repose sur une base de Peugeot 208, réputée pour son dynamisme. Notre berline n’a cependant aucune velléité sportive, voire aucune appétence pour une conduite dynamique. Non pas que le moteur n’est pas volontaire, mais Ça balance pas mal à Paris, ça balance pas mal ! comme dirait l’autre… Un manque de vivacité flagrant qui invite à rouler cool et à profiter du confort.
Le moteur est quant à lui bruyant sur l’autoroute et en général en phase d’accélération. Heureusement, le bruit est masqué par…celui du clignotant, dont le claquement résonne dans le vaste habitacle… à Vitesse stabilisée, le niveau sonore reste acceptable. Sur la voie rapide justement, on réalise qu’une 6ème vitesse ne serait pas un luxe pour gagner en agrément. Sur le réseau secondaire, cette boîte fait apparaître des rapports très longs, confirmant que la C-Elysée n’est vraiment pas taillée pour la performance et le plaisir de conduite.
ÉQUIPEMENTS: Coupes budgétaires
L’équipement de la Citroën C-Elysée se réduit presque à la portion congrue. Pas de phares automatiques, pas de détecteur de pluie et encore moins d’aides à la conduite comme l’alerte de franchissement de ligne. En revanche, limiteur et régulateur de vitesse sont de la partie. En option, on peut même opter pour l’écran tactile moderne et efficace, disposant du Mirror Screen, de la navigation et encore du Bluetooth.
L’écran retransmet les images de la caméra de recul. Et il faut dire qu’avec cette grosse malle, cet équipement, couplé aux radars de stationnement, est le bienvenu ! Si vous ne devez choisir qu’une seule des quelques options disponibles, choisissez celle-ci dans le Pack Urbain 2 !
PRIX : Comme les Champs Elysées, ça commence bas… mais ça grimpe vite !
Citroën C-Elysée à partir de 13 750 € (essence PureTech 82 ch)
Une seule finition : Live
Modèle essayé : Citroën C-Elysée Live BlueHDi 100 ch à 19 500 € incluant les options :
_ Peinture métallisée Bleu Lazuli
_ Citroën Connect Nav à 600 €
_ Pack Urbain 2 (aide au stationnement, vitres arrière électriques, accoudoir avant, caméra de recul) à 650 €
_ Pack Look (joncs chromés, jantes alliage 16 ») à 500 €
On aime
_ L’espace à bord et dans le coffre
_ Le style pas vilain
_ Elle tient ses promesses !
On regrette
_ Le comportement pataud
_ La disposition de l’écran
Résumé
Ce qui est remarquable avec la C-Elysée, c’est qu’elle mène un mandat tellement discret et dans le quasi-anonymat qu’elle intrigue sur nos routes françaises. Pour autant, elle se montre assez convaincante une fois pris conscience qu’il s’agit d’un modèle à prix d’ami. Spacieuse, reprenant de très nombreux éléments éprouvés et fiables, économe en carburant (5,4 litres de moyenne sur notre parcours mixte), c’est un très bon « déplaçoir » dans le sens mélioratif du terme. Elle s’offre même le luxe d’être élégante avec de nombreuses touches chromées et un design toujours actuel.
Merci à Citroën France pour le prêt de cette C-Elysée qui gagne à être connue !
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