Renault Zoé
La Zoé, on commence à bien la connaître. Lancée en 2013, elle s’est rapidement imposée comme la plus populaire des voitures électriques. Pas étonnant, car c’est sur le marché la seule électrique qui soit une vraie voiture, à un prix acceptable. Depuis peu, elle accueille même dans sa version R110 une batterie de plus grande capacité avec une autonomie annoncée de 300 km. Plutôt séduit lorsque j’ai essayé ce modèle à sa sortie, j’ai pris le volant de cette Zoé 2.0 (ou plutôt R110) pour voir si elle était toujours dans le coup face à une concurrence qui s’est densifiée.
Design Renault Zoé : Ghosn, baby Ghosn
Un ami et lecteur fidèle m’a dit un jour « la face avant de la Zoé, on dirait le visage de Carlos Ghosn ». Depuis ce jour, je ne peux m’empêcher de penser à cette phrase dès que je croise une Zoé, suivie de « c’est pas faux »… Cet espèce de regard renfrogné, ces yeux rejoints par un espèce de mono-sourcil froncé… Impossible de m’ôter cette image de la tête !
Plus sérieusement, la ligne lisse de la Zoé vieillit bien et n’est pas (encore) en décalage avec le style Renault. Particularité de ce modèle, les logos Renault bleus, les feux de jour tels deux virgules de chaque côté du pare-chocs et cette petite calandre inférieure dont la grille forme une sorte d’ondulation partant du centre.
Les 4,08 mètres de longueur classent la Zoé parmi les citadines polyvalentes qu’elle dépasse de quelques centimètres à peine. À l’arrière, deux choses nous interpellent : les feux transparents pour montrer son appartenance au petit cercle des voitures « propres », et la hauteur importante de l’auto, rendue nécessaire par l’implantation des batteries sous le plancher.
À bord de la Renault Zoé : Le sens du détail
L’habitacle de la Zoé regorge de petits détails stylisés comme Renault le faisait dans le passé, avec un ciel de toit décoré d’un motif rappelant un circuit électrique, un tableau de bord arborant un placage décoratif reprenant le même dessin, des inserts bleutés çà et là… Ce genre de petites touches qui m’émerveillent à chaque fois que je monte dans ma Renault 5 !
Autre référence sans doute involontaire aux illustres citadines du losange, le compteur de vitesse digital m’évoque immédiatement celui de la Twingo première du nom. Hommage volontaire ou peut-être ai-je l’imagination trop fertile ? Toujours est-il que tout en rompant avec les rondeurs du tableau de bord, il s’intègre bien dans une ambiance à l’inspiration « high-tech ».
L’habitabilité de cette citadine est satisfaisante, même à l’arrière ; la longueur de l’auto n’y est pas étrangère mais laisserait présager plus de place. L’emplacement de la batterie impose de perdre de l’espace au plancher, donc en hauteur. La contenance du coffre n’en pâtit pas trop mais s’avère un peu juste si vous transportez en permanence les encombrants câbles de recharge.
Essai Renault Zoé : la soucoupe qui tasse…les vertèbres ?
La mise en route de la Zoé s’effectue en silence… ou presque. Intrigué par un bruit étrange, je coupe par réflexe la radio. C’est bien ma Zoé qui produit ce bruit de soucoupe volante (vous n’avez jamais entendu une soucoupe volante, vous ?). Sous les 30 km/h, ce signal sonore s’enclenche, pour se faire entendre des piétons distraits. Depuis cet essai, j’entends n’importe quelle Zoé dans un rayon de 50 mètres avant même de la voir ! À noter, un bouton permet de désactiver le bruit et de profiter du silence total.
Les performances de la Zoé, animée par une batterie de 40 kWh comme sur la Nissan Leaf, sont appréciables. Le couple de 225 Nm est disponible immédiatement comme sur toute voiture électrique, et le 0 à 100 km/h est effectué en 11,4 secondes. Un dynamisme qui s’apprécie d’autant plus que le châssis en fait une voiture agile, tout comme sa direction douce mais pas imprécise. On peut même envisager l’autoroute, la vitesse maximale de la petite Renault atteignant 135 km/h.
Toutes ces données sont valables pour le mode normal. Car il existe un mode éco permettant d’optimiser l’autonomie (donnée pour 300 km, ce qui est réaliste), au détriment de la vivacité. Si le dynamisme est acceptable quand on enclenche ce mode, on sent toutefois plus les 1 480 kg de la bête, soit 400 kg de plus qu’une citadine thermique. Les accélérations se font moins franches, et on atteint à peine les 100 km/h pied au plancher.
Le confort n’est pas ce qu’on retiendra de plus de la Zoé. Les suspensions font bien le travail mais l’amortissement reste assez ferme, générant de nombreuses secousses. On n’ira pas jusqu’à dire que c’est une voiture inconfortable, mais on a quand-même vu mieux.
Équipements Renault Zoé : une batterie de technologies ?
L’équipement de notre Zoé représente le summum auquel on peut prétendre sur la petite électrique de Renault. Notre finition supérieure Intens est ainsi dotée d’ultimes touches de raffinement : les jantes 16’’ Bangka, la climatisation automatique, le volant cuir et les vitres arrière surteintées et électriques.
Au niveau des technologies, l’aide au stationnement arrière complète la caméra de recul, dont les images s’affichent sur l’écran tactile 7’’ du système R-Link Evolution, compatible avec Android Auto mais pas très lisible ni réactif. La carte Renault mains libres devient vite un vrai confort et les rétroviseurs rabattables électriquement sont un petit plus appréciable.
La plus « dépouillée » des Zoé, baptisée City, reçoit quant à elle la climatisation manuelle, ce qui est suffisant dans une auto dans laquelle on ouvrira de préférence les vitres pour maximiser l’autonomie, une radio MP3-Bluetooth, dont on se satisfait pour les mêmes raisons, et le câble de recharge pour borne publique. Les autres câbles sont disponibles en option ou de série selon la finition. Ne soyez pas mesquin sur ces équipements, ça coûte moins cher qu’une dépanneuse 🙂
Prix Renault Zoé : louez Zoé !
Renault Zoé à partir de 23 200 €
Modèle essayé : Renault Zoé INTENS (R110) à 26 200 € hors batterie (8 900 €) et hors options :
_ Peinture métallisée Bleu Foudre à 540 €
_ Pack Couleur intérieur bleu à 200 €
_ Aide au stationnement arrière avec caméra de recul à 350 €
_ Câble de recharge mode 3 type 3 à 250 €
On aime
- Agréable à conduire
- Autonomie pas ridicule
- Détails sympas dans l’habitacle
On regrette
- Confort correct, sans plus
- Branchement sur du 220V pas toujours possible
Notre Avis
Même après 5 années de commercialisation, la Renault Zoé n’a jamais été autant dans le coup ! Facile à vivre et offrant tout l’agrément d’une citadine lambda, c’est également l’électrique la moins chère si l’on écarte les Peugeot iOn, Citroën C-Zero et Renault Twizy, qui ne peuvent rivaliser en termes d’autonomie et d’agrément de conduite. Reste que le prix grimpe vite, explosé par le coût de la batterie à l’achat. 23 200€ en prix d’appel, moins 6 000 € de prime de l’état, voilà qui paraît alléchant. Seulement, il faut débourser 8 900€ en plus pour acquérir la batterie, on dépasse alors les 30 000 euros. Si on vous conseille d’acheter cette voiture, on vous conseillera donc aussi de louer sa batterie !
Merci à Renault France pour le prêt de cette Zoé R110 !
Pour plus d’informations sur les prix et équipements, cliquez ici
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