Fiat Panda City Cross
Aussi cubique que sympathique, la Fiat Panda a toujours bénéficié d’une bonne cote de popularité et d’une réputation de rusticité et, par extension, de robustesse. Cette réputation, la version 4×4 n’y est pas étrangère. Ce cube à roulette pas cher et efficace a en effet séduit de nombreux conducteurs dans les régions montagneuses qui les ont malmenées par tout temps et sur tous les terrains. Fiat exploite donc ce succès en nous proposant désormais 3 versions de Panda baroudeuses : la fameuse Panda 4×4 ; la Cross, qui s’en distingue par un look très travaillé avec moultes protections ; la City Cross, esthétiquement semblable à la Cross… mais avec seulement deux roues motrices. C’est cette dernière que nous avons eue à l’essai pendant un week-end prolongé. Simple citadine redessinée pour les amateurs de SUV ou vraie petite franchisseuse ? On a enfilé les bottes et on est allé le vérifier !
STYLE EXTERIEUR
Même si l’effet de rareté y est pour quelque chose, la Fiat Panda City Cross fait tourner des têtes et ne laisse pas indifférent. Mise en valeur par sa teinte Bleu Giotto à la fois vive et profonde, sa silhouette générale attire le regard. Plus haute que large, perchée sur ses roues de 15’’ spécifiques 8 cm plus haut qu’une Panda traditionnelle, revêtue de protections en plastique sur la face avant, les passages de roue, les feux arrière, la Panda City Cross reprend tous les codes des véhicules tous-terrains. Avec cette allure de Hummer à l’échelle 1/18, il ne lui manque que le pare-buffle pour avoir le costume complet de l’aventurière ! Les avis sont partagés entre ceux qui aiment son look atypique et ceux qui n’adhèrent pas à son aspect 4×4 radiocommandé. En tout cas elle annonce la couleur au premier coup d’œil. Au point de décevoir ceux qui l’attendent sur tous les tableaux dont celui du off-road ?
À BORD
La Panda est sur un des seuls, voire le seul segment où la fantaisie est autorisée. On retrouve donc sur notre citadine de nombreuses petites touches amusantes, comme les lettres P A N et D parsemées partout sur l’habillage des portes et sur la partie haute du tableau de bord ! Cette originalité réussit à faire oublier la qualité moyenne du plastique noir utilisé. Le motif carré à angles arrondis est présent partout, du pommeau de levier de vitesses aux haut-parleurs en passant par l’entourage des poignées de portes et les custodes arrière. Une jolie signature ! La planche de bord est en plastique également, cette fois-ci de couleur gris clair mat. Cet insert égaye le tableau de bord et vient entourer les aérateurs et le grand rangement au-dessus de la boîte à gants. Le côté pratique n’est donc pas sacrifié à l’esthétique ! Les sièges sont accueillants, assez confortables sans être trop moelleux. L’espace à bord est compté en largeur mais on est à son aise sur les autres plans, notamment la hauteur où les 1,63 m de l’auto profitent à l’habitabilité. À noter, la banquette arrière offre trois places. Mais je n’aimerais pas me retrouver trop longtemps sur celle du milieu (« Paris-Marseille à 6 dans une Fiat Panda » comme dans la chanson des Casseurs Flowters, pas pour moi !)
SUR LA ROUTE
C’est logiquement en ville que notre Panda est le plus à son aise. Son format de poche lui permet de se faufiler habilement dans la circulation tout en offrant une bonne visibilité grâce à sa hauteur et à son importante surface vitrée bien carrée. Les créneaux sont un vrai jeu d’enfant, d’autant qu’une fonction « City » assouplit encore plus une direction déjà légère. Le moteur mène la petite bête sans problème, entre deux feux rouges, dans les ronds-points et sur des ralentisseurs bien absorbés par des suspensions prévenantes. Petit bémol, la Panda m’a fait « perdre les pédales » : l’embrayage est un peu difficile à doser et les pédales de frein et d’accélérateur sont trop rapprochées, engendrant de temps en temps un appui simultané sur des deux (je vous laisse imaginer…).
Pour être tout à fait honnête, avec 69 ch sous le capot, je m’attendais à trouver un véhicule atone en empruntant les départementales, surtout avec un poids non négligeable d’une tonne tout rond. Sans être un foudre-de-guerre (0 à 100 km/h en 14,2 secondes), la Panda City Cross s’en sort plutôt bien pour que le peu qu’on anticipe et qu’on n’hésite pas à rétrograder. La version Diesel, plus puissante de 26ch et plus coupleuse, satisfera ceux qui roulent plus…et plus vite ! Le seul point qui décontenance au volant, c’est l’étagement de la boîte de vitesses. La première sert à démarrer, la 2ème est avalée vite fait tout comme la suivante, à 50 la 4ème et requise et enfin à 65 km/h on est sur la cinquième et dernière vitesse et puis… c’est long, comme un jour sans foccacia… Alors forcément lorsque la vitesse augmente on se retrouve assez haut dans les tours, dépassant les 3000 tr/min à 110 km/h. Pour autant, le moteur reste étonnamment discret en toute circonstance et le silence à bord n’est perturbé que par des bruits d’air.
Ville, hors-agglomération et autoroute, il ne nous restait plus qu’à tester un dernier type de réseau « routier » pour voir si le ramage était en adéquation avec le plumage : les chemins de terre ! Le temps pourri (appelons un panda un panda) avait fait son œuvre avant notre essai et des chemins boueux ponctués de flaques n’attendaient que nous. C’est avec sérénité que nous nous sommes élancés sur des chemins à travers champs et forêts, n’évitant aucun trou, aucune bosse, aucun monticule de terre humide. Eh bien en plus de m’être amusé comme un bambino, nul besoin d’appeler la dépanneuse. Certes, les terrains empruntés n’étaient pas aussi rudes que pour du « vrai » off-road, mais notre ursidé a traversé ces terrains difficiles haut la main. D’aucuns me diront (m’ont dit) en sachant qu’il s’agit d’une simple traction « Mouais, mais il manque le principal », il n’empêche que l’investissement supplémentaire de 5 200 € pour la version 4×4 ne se justifiera que pour des réels besoins de franchissement. Pour Monsieur Toulemonde et Madame Michu la City Cross sera suffisante, même pour aller rendre visite à des amis ermites dans la campagne profonde… La version 2 roues motrices offre même aux zigotos dans mon genre une bonne dose de fun dans la gadoue ! De toute façon, sans sabot de protection sous les pare-chocs, inutile d’essayer de grimper aux arbres, le petit Panda doit se contenter de (bam)boue !
TECHNOLOGIES
Sur le point des technologies aussi, la Panda City Cross joue les rustiques. Pas d’écran tactile, pas d’allumage automatique des phares ou des essuie-glaces, pas de radars, de caméras… Geeks, abstenez-vous, ou optez pour la City Cross Plus, un peu mieux dotée ! Il y a bien un équipement Bluetooth, mais c’est le plus compliqué qu’il ne m’ait jamais été donné d’installer. Ceci-dit une fois que c’est fait (ne lisez pas le mode d’emploi inexact, demandez-moi, ce sera plus rapide !), on apprécie de pouvoir écouter la musique de son smartphone – posé dans un support sur le tableau de bord prévu à cet effet – et d’appeler ses amis via les commandes vocales.
Notre Avis
Devenue la nouvelle coqueluche des jeunes permis grâce à quelques YouTubeurs, la Fiat Panda n’a jamais été aussi tendance. Avant-gardiste puisque proposée sur le marché depuis une dizaine d’année, la version Cross à de quoi faire écho auprès d’un désormais vaste public à la recherche d’un SUV urbain, peut-être encore plus dans son dérivé à 2 roues motrices « City ». Le look façon Hummer miniature de la Panda City Cross avait suscité notre curiosité… et a éveillé sans trop de surprise celle des badauds lorsque nous l’avons essayée ! Cette version de la légendaire Panda gagne à être connue tant elle a le potentiel pour séduire de par sa conception intelligente, son confort satisfaisant, son moteur suffisant au quotidien et des capacités pas ridicules en tout-chemin. Fiat l’a d’ailleurs compris en lançant une vague de communication sur cette version depuis quelques semaines. Oui, un an après le lancement de la City Cross, et en se dispensant étrangement du nom « Panda » dans son spot TV ! Cette variante pourrait donc bien se faire une place méritée sur le segment des SUV urbains, comme alternative décalée aux côtés de la Volkswagen Cross-Up ou de l’Opel Karl Rocks…
On aime
_ Son look de tout-terrain miniature
_ Le silence du moteur
_ Son prix tout doux
On regrette
_ L’étagement de la boîte
_ L’embrayage un peu difficile à doser
_ Le manque d’ergonomie de l’interface Bluetooth
PRIX
Fiat Panda à partir de 9 690 €
Panda City Cross dès 12 990 €
Modèle essayé : Fiat Panda City Cross 69 ch avec options à 13 640 €
Peinture Bleu Giotto : 450 €
Radars de recul : 200 €
Merci à FCA France pour le prêt de cette Panda (que nous avons bien entendu lavée avant de leur rendre!)
Pour plus d’informations sur ce modèle, cliquez ici
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