Renault Twingo GT EDC
Nos lecteurs les plus fidèles l’auront remarqué, nous avons déjà testé la Renault Twingo GT. Certes, mais pas sa version EDC. EDC comme Essais Du Club ? Non, comme Efficient Dual Clutch (double embrayage pour les non-anglophones). Une citadine préparée par Renault Sport, propulsion, moteur arrière, dont la boîte automatique contient « efficient » et reprend notre acronyme, ça ne pouvait être que bon (manquons un peu de modestie) ! Après 1000 km à bord de cette petite sportive automatique, le verdict confirme-t-il notre a priori ?
STYLE EXTÉRIEUR
S’il y a une chose que garde la Twingo 3 de son aînée de 1993, c’est sa bonne bouille rondouillarde et son design tout en douceur. Mais c’est à peu près tout ce qui est comparable, tant le concept original est lointain et la présentation moderne. La face avant rappelle par exemple les productions actuelles du losange avec sa calandre typique. L’arrière évoque quant à lui un autre modèle emblématique de la marque, à savoir la Renault 5 dans sa légendaire version Turbo. Les ailes galbées et les feux en sont un hommage, une réinterprétation du meilleur goût. Mise à côté d’une banale Renault 5 de modeste cylindrée (ne vous moquez pas, c’est la mienne !), la Twingo est autrement plus imposante. Les roues ont grandi de 4 tailles et tout le reste a grossi proportionnellement ! Si les normes (l’énorme ?) de notre époque explique cette croissance, la hauteur est tout de même inhabituelle : avec 1,55 mètres, la Twingo GT est aussi haute qu’un SUV Captur ou qu’un monospace compact BMW série 2 Active Tourer ! Et si ce n’était pas assez explicite : sur son segment, elle mesure 10 cm de plus qu’une Citroën C1 !
Le dessin reste cependant équilibré, notamment grâce à des superbes jantes de 17’’ et des élargisseurs d’ailes en plastique. La carrosserie de la version GT bénéficie également d’une décoration orange façon robot BB-8 (remarque pertinente de mon frère), d’une barre de calandre peinte en orange, d’une écope d’air sur l’aile arrière gauche, de logos spécifiques sur les bas de portes et d’un pare-chocs arrière spécifique intégrant deux sorties d’échappement.
À BORD
Comme l’extérieur le suggère, on ne s’installe pas à bord d’une sportive. Premier point, on monte dans la voiture, littéralement, la caisse et l’assise étant très hautes. On remarque d’ailleurs les très jolis sièges rayés rappelant les teintes de la carrosserie. Il ne leur manque qu’un meilleur maintien latéral au niveau de l’assise ainsi qu’un réglage lombaire. Le tableau de bord est simple, lui aussi tout en courbes, soulignées par l’insert en plastique laqué entourant le compteur et le système multimédia. Compteur au singulier, car on ne peut que remarquer l’absence de compte-tours. Le réglage en profondeur du volant fait aussi partie des abonnés absents. La panoplie de la parfaite sportive est donc incomplète !
La Twingo respecte en fait ses fondamentaux même en gagnant des muscles. Réputée pour son intérieur ingénieux, cette génération fourmille de petites attentions et de détails craquants. Et cela même à l’arrière : poignées de porte dissimulées, logo Twingo gravé sur l’intérieur des portes, élastique de maintien au niveau des contre-portes, rangements sous les sièges…Bref, une vraie voiture à vivre ! D’autant que l’espace à bord est plus que correct, étant moi-même à mon aise tant au niveau des jambes que de la tête. Seul le coffre m’a fait râler, car non-seulement l’ouverture impose d’utiliser le bouton de la clé de contact, mais en plus son seuil de chargement est très haut. Mais c’est la rançon du choix technique, le moteur étant situé juste sous le coffre !
SUR LA ROUTE
En parlant de moteur, c’est sur l’asphalte que la Twingo GT et son 0.9 de 110 ch sont les plus attendus. Ils promettent du sport et du fun, alors testons leurs compétences ! Après un tour de clé, le moteur s’anime (dans le coffre, donc) dans un son agréable sans être rageur. Les accélérations sont franches mais linéaires même en mode normal (0 à 100 en 10,4 secondes), le comportement routier n’offre pas de mauvaise surprise et les suspensions sont étonnamment clémentes. L’ensemble est donc plutôt doux, à l’image de la direction dont l’assistance semble un peu artificielle mais reste assez directe. Si un point m’a bien marqué dans cette auto, c’est son diamètre de braquage génialissime. Propre à toutes les Twingo (merci le moteur à l’arrière !), il est clairement bluffant et permet de faire demi-tour sur place en une seule fois. Les conducteurs qui, comme moi, tournent toujours une rue trop tôt ou trop tard vont adorer. Le choix de la propulsion autorise aussi une conduite ludique avec un train arrière qui glisse volontiers en insistant un peu sur sol sec… et sans trop insister sur chaussée humide. Mais rassurez-vous, la Twingo n’est pas une savonnette, l’ESP veille au grain ! Pour prendre la Twingo GT à défaut, il faut se rendre sur l’autoroute, où le bourdonnement du moteur est un peu trop présent combiné aux bruits d’air, et où la prise au vent cause des mouvements de caisse, notamment en doublant. Modérons : qui prend volontairement l’autoroute avec une voiture aussi plaisante à mener sur le réseau secondaire ? En somme, la Twingo est amusante sans être une « GTi » dans l’âme, et aurait pu l’être un peu plus avec une petite cure d’amaigrissement. Ce gros jouet dépasse en effet la barre symbolique de la tonne !
Et la boîte EDC dans tout ça ? Sans avoir la douceur de sa rivale germanique DSG, la boîte robotisée à double embrayage de Renault n’en est pas moins efficace. Les passages des 6 rapports sont bien gérés et discrets. Une petite nuance est à détailler : un bouton ECO permet d’agir sur la gestion du moteur. Enclenché, il monte moins dans les tours et les vitesses passent plus vite. Désactivé, il laisse s’exprimer le 3 cylindres de 110 ch, avec plus de bruit, plus de peps à l’accélération et de belles montées dans les tours. Même en mode ECO, on n’a pas l’impression d’être sans cesse en sous-régime. Quelques à-coups peuvent être générés en mode normal, mais comme celui-ci correspond à un mode sport, cela renforce les sensations en conduite dynamique. On reprochera donc juste à cette boîte un manque de progressivité dans un trafic ralenti. Niveau consommation, nous avons brûlé 8,5 litres en conduite dynamique et moins de 7 litres avec le pied léger. Des chiffres satisfaisants, mais la faible capacité du réservoir oblige à ravitailler régulièrement.
TECHNOLOGIES
La Renault Twingo n’est pas la plus fournie de son segment en termes d’assistances à la conduite mais elle dispose de plus que de l’essentiel. On apprécie par exemple la possibilité d’opter pour l’alerte de franchissement involontaire de ligne ou la caméra de recul. Pour le reste, on est dans du très classique avec les traditionnels régulateur/limiteur de vitesse et les phares et essuie-glaces automatiques. Côté multimédia, Le R-Link est relativement simple d’utilisation mais on déplore parfois des lenteurs dans la navigation et son manque de précision. La police d’écriture est un peu trop petite pour permettre une lecture furtive. Quant aux commandes vocales, elles ne m’ont pas vraiment convaincu. Enfin, la Twingo fait l’impasse sur l’éclairage à LED et ne dispose de ces lampes que dans ses feux de jours (je leur trouve d’ailleurs une ressemblance avec les spots destinés aux intérieurs de penderie !). Je donne toutefois raison à ceux qui diront que je chipote avec cette petite liste de doléances, car ces équipements ont le mérite d’être proposés et font tout à fait le travail au quotidien.
Notre Avis
Une GT n’est pas une RS ! La version sportive de la Twingo porte donc bien son acronyme « Grand Tourisme », un constat déjà fait lors du test en boîte manuelle. La boîte EDC apporte à cette puce en jogging plus de fluidité, ce qui permet de se focaliser sur sa trajectoire et offre un bon agrément de conduite. La Renault Twingo GT EDC est donc une petite voiture dynamique pour tous les jours qui ravira le plus grand nombre. C’est ça, la philosophie Twingo ! Les pilotes à la recherche d’une petite auto plus radicale et qui ne souhaitent pas attendre une hypothétique Twingo RS se tourneront sans doute vers une Abarth 595 Competizione…
On aime
_ Son originalité
_ Sa conduite vive et amusante
_ Son esprit « voiture à vivre »
On regrette
_ L’insonorisation sur autoroute
_ La prise au vent à haute vitesse
_ La taille du réservoir
Merci à Renault France pour le prêt du véhicule !
TARIFS
Renault Twingo à partir de 11 400 €
Renault Twingo GT EDC dès 18 600 €
Modèle essayé avec options : 19 850 €
_ Peinture opaque Blanc Cristal : inclus
_ Aide au maintien dans la file : 200 €
_ Pack Techno (R-Link Evolution, Android Auto, 2HP et 1 caisson de basse et caméra de recul) : 1 050 €