Ford Mustang Bullitt
En octobre 2018, Ford me conviait au cinéma le Grand Rex, où la marque américaine organisait une projection privée du film BULLITT. 50 ans jour pour jour après la sortie de l’oeuvre, il n’y avait pas de meilleur contexte pour revoir la légendaire course-poursuite Ford Mustang / Dodge Charger dans les rues de San Fransisco. Scène qui a contribué à hisser la Mustang au rang de mythe cinématographique. Cette séance était également l’occasion de lancer officiellement une nouvelle version hommage de la « pony-car » : la Ford Mustang Bullitt. Ce nom n’est-il que paillettes cinémato-marketing ? La magie du V8 fonctionne-t-elle autant dans un pays autophobe que sur grand écran dans les rues de San Fransisco ? Il est temps de décerner les Oscars !
Design Ford Mustang Bullitt : Oscar du plus beau costume
Sublime teinte verte Dark Highland Green, large calandre creusée dépourvue de logo, jantes noires 5 branches à liseré argent… Les hommages à la voiture qu’utilisait Steve McQueen dans le célèbre film policier habillent habilement la Ford Mustang Bullitt. Mais tous ces effets de style, on ne les remarque que dans un second temps, après s’être décroché la mâchoire et s’être bavé dessus devant la ligne inimitable de la pony-car. Des Mustang, j’en ai pourtant vu des tas depuis son arrivée en Europe en 2015. Mais on ne se lasse pas ce cet arrière train tout en largeur, de ces hanches dignes celles de Beth Ditto, de ce long, très long capot …
Le récent restylage a également apporté à la Mustang de plus grosses prises d’air avant, des ouïes factices sur le capot moteur, des feux de jour horizontaux et un nouveau regard plus agressif mais aussi plus torturé. L’ensemble est plus chargé, c’est dommage, mais il faut être franchement de mauvaise foi pour dire qu’elle est moche. La Mustang a en tout cas tellement de personnalité qu’on la reconnaît au premier coup d’œil malgré l’absence du cheval galopant au centre de cette large calandre creuse. Discrètement en haut du pare-brise, on distingue tout de même un logo Ford, le seul apparent sur cette voiture.
Je ne me suis pas lassé de contempler la magnifique couleur verte de cette auto, m’arrêtant à de multiples reprises pour l’admirer. Elle donne reflet et brillance à la ligne, comme les LED avant et arrière arborant les trois griffes typiques. Dommage, je n’ai pas pu m’empêcher de penser que Peugeot avait banalisé le combo bandeau noir + 3 griffes…
Mais continuons de baisser le regard face à cette sportive intimidante. Les jantes noires à 5 branches laissent largement apparaître les gros étriers de freins Brembo rouge. Un peu too much selon certains. Mais de toute façon en Mustang, tout le monde vous regarde, alors autant assumer !
À bord de la Ford Mustang Bullitt : Oscar du plus beau décor
Monter à bord de la Ford Mustang Bullitt est une expérience à part. On est bien à bord d’une Ford, mais on est surtout à bord d’une Mustang. Les similitudes aux autres modèles de la gamme constatées en regardant les commodos, les plastiques et l’interface multimédia sont très vites éclipsées par le large tableau de bord, dominé par les trois aérateurs, la casquette côté passager, la rangée de boutons types aviation sous l’écran central, et surtout ce combiné d’instrumentation de 12 pouces entièrement digital.
Venant se greffer à ces attributs typiques, de nombreux détails fourmillent dans l’habitacle en hommage à la Mustang du film Bullitt : La sellerie cuir noire adopte des surpiqûres vertes, la boule de levier de vitesse en bakélite est agréable au toucher et rappelle la conduite des anciennes. La visière de la planche de bord côté passager abrite quant à elle une plaque « Bullitt ».
Si l’avant est accueillant et offre de nombreux détails ludiques, ne comptez pas sur les places arrière pour donner le sourire à vos amis, sauf s’ils sont de petite taille. Pourtant, le coffre très profond accueillerait leurs bagages sans souci !
Essai Ford Mustang Bullitt : Oscar de la meilleure bande son
Pour tout vous dire, l’essai initialement prévu n’était pas celui de la Mustang Bullitt. Face à la Focus SW de 150 ch qui devait m’être confiée, j’ai eu le sentiment d’y gagner au change, évidemment, mais ce sentiment s’est vite estompé pour laisser place à l’appréhension. Déjà, il allait falloir la sortir le gros coupé d’un parking souterrain exigu. Puis passer 3 jours avec 460 ch sous le pied droit, une cavalerie potentiellement indomptable dans une voiture dont le train arrière a la réputation d’être constamment à la recherche d’indépendance et d’emprunter ainsi ses propres trajectoires en faisant fi des décisions du conducteur…
Mais en mode normal, la puissance arrive de manière progressive et permet de bien doser l’accélération. En sélectionnant le mode confort qui assouplit la direction, sortir du parking et rouler en ville ne provoque pas trop de suées. Sur les pavés parisiens, bercé par le glouglou du V8, j’y vais tout de même gentiment, le temps de me familiariser avec ma monture.
Ceci fait (la bête s’apprivoise rapidement), sur les petites routes menant vers la Bourgogne, il est temps d’essayer le mode sport. À peine sélectionné, le compteur digital change d’apparence et le compte-tours s’étale en largeur jusqu’à 8 000 tours. Un rupteur impossible à atteindre sur route ouverte avec seulement 12 points sur son permis. La puissance commence réellement à débouler et le moteur à sérieusement rugir qu’il faut déjà taper dans les freins pour redescendre à une vitesse légale. On est également modéré par le poids de la ‘stang qui nuit à l’endurance des freins mais que le châssis arrive à maîtriser honorablement.
La Ford Mustang offre également d’autres modes de conduite : le mode neige et pluie, que l’on m’a chaudement recommandé sur route humide (pas de chance, le weekend fût radieux), le mode circuit pour exploiter tout le potentiel du cheval fougueux là où la loi l’autorise, et le Mode dragster pour partir pleine balle (en cas de course poursuite par exemple).
Grâce à l’amortissement piloté MagneRide, le confort est acceptable et le bon maintien des sièges permet de faire 800 km sans mal de dos. On s’en sort juste avec des courbatures à la mâchoire à force de sourire. Et dans les poignets. Et les chevillles. Les commandes sont fermes et il faut de la poigne !
Équipements Ford Mustang : Oscar des plus beaux effets spéciaux
Aussi adorée que critiquée pour son côté brute de décoffrage par le passé, la Ford Mustang a progressé au niveau technologique, tant pour améliorer la conduite et la sécurité que le confort. Autant vous le dire tout de suite s’il est bien présent, je n’ai pas touché au régulateur de vitesse. Vous le comprendrez aisément ! Si vous voulez savoir ce que Ford sait faire dans ce domaine, lisez l’essai de la nouvelle Focus !
Sur cette auto, pardon, cette ode au plaisir de conduite, Ford n’a pas lésiné sur les équipements dont le seul but est de garantir les sensations. Freins à 4 pistons, différentiel à glissement limité, ESP Advanced Track sophistiqué… Ou encore l’échappement actif « RevMachine », qui renvoie un grognement (artificiel, mais marrant) à chaque rétrogradage. Et ça marche !
Un seul équipement de conduite de notre Mustang figure au catalogue des options : la suspension adaptative MagneRide. Mais comme elle est formidable et vous permet aussi bien de rouler avec au quotidien coude à la portière que sur circuit pour faire des chronos, la case mérite d’être cochée, ce ne sont pas 2 000 € de perdus.
Si l’on a donc affaire à une vraie sportive, celle-ci ne néglige pas le confort de ses passagers. Pour être toujours à bonne température, la Mustang Bullitt dispose de la clim auto bi-zone et des sièges chauffants et ventilés, idéaux avec la sellerie cuir, faisant elle aussi partie de la dotation de série.
Le système d’entrée et de démarrage main libre permet de rentrer plus vite sans chercher ses clés et de se faire la malle illico-presto. Au volant de cet engin de 4,79 m de long, on s’est aussi réjoui de la présence de la caméra de recul. Comme la malle (celle du coffre, pas celle qu’on s’est faite) est très inclinée et les radars de recul pessimistes, on se gare au BIIIIIIIP à 30 cm du mur… mais pas au BOUM dans le mur, c’est déjà ça.
Prix Ford Mustang : Oscar du meilleur scénario
Ford Mustang à partir de 40 400 €
Modèle essayé : Ford Mustang Bullitt 5.0 V8 460 ch BVM6 à 56 900 € incluant l’option Suspension adaptative MagneRide (2 000 €)
Si vous aimez les choses qui roulent vite, lisez également :
- Notre essai de l’Infiniti Q50 V6 3.0 T , dont les 405 ch se monnayent à un prix similaire
- Notre essai de la Mercedes-Benz E-53 AMG Cabriolet (qui coûte certes le double de la Ford Mustang Bullitt)
On aime
- Le look démentiel
- Le V8 aussi puissant que souple
- Les touches plus ou moins subtiles de cette version Bullitt, réussies
- C’est une vraie Mustang, enfin épaulée par l’arsenal de technologies modernes
On regrette
- Les places arrière réservées aux enfants
- Le malus
Notre avis
Comment résumer en quelques lignes l’essai d’un véhicule parmi les plus iconiques au Monde ? Populaire de l’autre côté l’Atlantique, la Ford Mustang gagne son trophée de l’exclusivité chez nous dans cette magnifique version limitée à 82 exemplaires en France, a priori déjà tous vendus. Ses particularités esthétiques et son aura cinématographique à elles seules justifient de craquer pour la Mustang Bullitt. Mais Ford ne nous a pas simplement servi un décor en carton-pâte. La poignée de chevaux supplémentaires poussent encore plus loin les performances extraordinaires d’une légende automobile enfin au goût du jour d’un point de vue technologique. Je ne sais pas si Steve McQueen aurait cédé pour l’une d’entre elles, mais moi, oui.
Merci à Ford France pour le prêt de cette légende du cinéma et de l’histoire de l’automobile !
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