Nissan Navara Off-roader+ AT32
2019 est une mauvaise année pour les pick-ups. Prêts à s’asseoir fièrement sur le marché, on leur retire brutalement la chaise en votant la fin des avantages fiscaux, à savoir l’exonération de malus pour les particuliers et l’absence de taxe sur les véhicules de société pour les clients professionnels. La première mesure concernant les particuliers n’interviendra qu’en juillet 2019, il est donc encore temps d’en profiter ! Pour savoir s’il faut craquer sans tarder pour l’un de ces mastodontes, nous avons essayé sans doute le plus efficace d’entre eux, le Nissan Navara préparé pour le franchissement dans une série limitée Off-Roader + AT-32. Quelles sont ses spécificités et en font-elles le pick-up ultime ? Réponse par l’épreuve !
Design Nissan Navara AT 32 : Viril
Si le Nissan Navara ordinaire impressionne, il ne se distingue pas des autres pick-ups. Il partage en effet sa plateforme et une large partie de sa carrosserie avec les Renault Alskan et Mercedes Classe X. Le faciès aux codes stylistiques de Nissan permettent toutefois de le distinguer du trio, tout comme les équipements extérieurs de notre version Off-roader + AT 32.
Préparée par Arctic Trucks à seulement 25 exemplaires pour la France, cette édition reçoit en effet de nombreux détails esthétiques qui contribuent tant à son efficacité en franchissement qu’à son look quasi militaire. Les passages de roue reçoivent des larges protections en plastique noir, tout comme les bas de caisse aux finitions travaillées. Les jantes noires siglées AT sont encerclées de pneus tout-terrain de large diamètre, portant le diamètre de l’ensemble de la roue à…32 pouces ! Notre version Off-Roader+, limitée pour sa part à seulement 3 exemplaires, en offre encore plus. À commencer par le snorkel, qui remonte le long de l’aile avant droite et se dresse fièrement dans notre champ de vision lorsque l’on est au volant.
De derrière, c’est la ridelle, le becquet au sommet de la trappe d’accès et les arceaux de benne tous en noir qui créent la différenciation avec un Navara ordinaire. Difficile de faire mieux sur un pick-up dont la partie arrière se doit d’être fonctionnelle et privilégier l’espace au look. La Nissan s’en sort donc plutôt bien.
À bord du Nissan Navara : moins rustique qu’il en a l’air
L’habitacle du Navara présente plutôt bien pour un engin à vocation utilitaire. Dans les standards Nissan, il est dans la tendance de ce qui se fait sur les SUV, avec une allure un peu plus massive. Identique à celui du Renault Alaskan, à l’exception du volant, le tableau de bord se veut ergonomique, avec l’écran tactile en partie haute, les commandes de climatisation, et près de la console centrale les boutons de réglages des modes de transmission.
À bord, on voyage dans un confort satisfaisant. Les sièges en cuir (de série) sont chauffants, tout comme le volant, de quoi profiter du large habitacle en toute décontraction. Et ce même à l’arrière, même si trois passagers seront un peu à l’étroit (NDLR : je tiens à signaler que ma belle-mère faisait partie des trois passagers installés sur cette banquette 🙂 )
La benne du mastodonte est évidemment accueillante mais pas parfaite : l’étanchéité de la ridelle n’est pas assurée, en témoignent les cartons qui y étaient rangé et ont épongé une grande quantité d’eau. L’accessibilité n’est pas terrible non-plus. Il aurait fallu un petit marchepied latéral pour pouvoir attraper facilement le contenu au fond de la benne (longue de 1,56 m tout de même)
Essai Nissan Navara : Pour les champs de bataille… plus que le stationnement en bataille.
Démarrer le Navara me donne le sourire. Le 2.3 dCi de 190 ch s’éveille bruyamment dans une sonorité pas désagréable qui confirme une fois de plus que ce pick-up n’est pas là pour enfiler les perles. L’énorme couple de 450 Nm annonce une certaine facilité dans le franchissement d’obstacles et la traction d’une remorque, d’une caravane ou que sais-je encore.
La tenue de route me donne quant à elle des coups de chaud : dans les ronds-points, sur une chaussée légèrement humide, l’ESP se déclenche à une vitesse pourtant tout à fait raisonnable tandis que le mastodonte peine à garder le cap. En passant en transmission intégrale, même résultat, l’engin tremble sous l’effet de l’ESP pour maintenir la direction, en vain. La faute aux pneus tout-terrain, usés par des essais précédents où ils semblent avoir été torturés ?
Équipements Nissan Navara : Allure bourrue, mais bonnes manières
Basé sur celui d’une finition haute Tekna +, l’équipement de notre Navara se montre généreux. De série, le pick-up offre l’aide au stationnement Nissan AVM avec 4 caméras, les phares et feux de jour à LED et, comme sur les versions de base, le freinage d’urgence intelligent. La climatisation automatique est de la partie, tout comme le régulateur de vitesse.
Sur la série spéciale OFF-ROADER AT32, tous les équipements supplémentaires ne se voient pas tous au premier coup d’œil. Les protections noires sur les ailes, les marchepieds spécifiques plus proéminents, les jantes spécifiques 17’’ font partie de la panoplie visible. Le reste se passe sous la voiture, avec des protections de la mécanique et du châssis conçue pour les terrains accidentés.
Notre version « + » reçoit quant à elle le différentiel de blocage avant et arrière, ainsi que le très visible snorkel destiné à protéger le moteur de la poussière et de l’eau en plaçant son admission d’air à hauteur du toit. À noter, le Off-Roader + n’est disponible qu’en Blanc Lunaire. Sauf le nôtre, que Nissan West Europe a eu la bonne idée de peindre en rouge. Il est vrai que le blanc eut été trop discret !
Prix Nissan Navara AT 32 : le prix de l’exclusivité
Nissan Navara Off-Roader à partir de 45 900 €
Modèle essayé : Nissan Navara Off-Roader+ AT32 à 63 038 € incluant les options :
- Peinture métallisée rouge (indisponible) à 606 €
- Pack Roll Cover et arceau à 3 598
On aime
- Son look
- Ses capacités de franchissement
- Ses équipements
On regrette
- Tenue de route
- Maintien latéral des sièges
- Accessibilité de la benne et étanchéité
Notre Avis
Décomplexé, le Nissan Navara Off-Roader AT32 assume son statut politiquement incorrect à travers un look viril. Il ne faut toutefois pas y voir une volonté d’en mettre plein les yeux, mais simplement de garantir une efficacité maximale en tout-terrain. Avec une carrosserie et une mécanique bien protégées, des pneus adaptés et un moteur coupleux, on peut exploiter pleinement le potentiel de l’engin. Sur terrain bitumeux, s’il offre un bon confort et des technologies modernes, on ne se sent pas totalement en confiance à cause d’une tenue de route peu rassurante. La faute aux pneumatiques tout-terrain de notre modèle, endommagés qui plus est ? En bref, si vous avez des réels besoins de franchissement, les finances et la place suffisante dans votre garage, le Navara vous donnera une grande satisfaction. Si les deux derniers points trouvent un écho négatif, rabattez-vous sur un Suzuki Jimny !
Merci à Nissan West Europe pour le prêt de ce Navara qui a parfaitement fait office de traîneau du Père Noël !
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(Re)lisez l’essai de son cousin et concurrent Renault Alaskan en cliquant ici