Jeep Compass

En Italie, Jeep place deux de ses modèles dans le Top 10 des ventes : Le petit Renegade, sur le podium en 3è position, et le compact Compass, 6è voiture la plus vendue au pays des Fiat. Serait-ce parce que la marque américaine est sous le giron de l’italien ? Ou juste par les qualités intrinsèques de ces 4×4 ? Comme il est plus facile de répondre à la seconde hypothèse que de comprendre ce qui se passe dans la tête de nos voisins transalpins, prenons le volant du Jeep Compass !
Design Jeep Compass : Burger sauce pesto rosso
Le Jeep Compass a de quoi séduire au premier coup d’œil. Si la première version de ce 4×4 avait un air de jouet au dessin mal fini et pas très harmonieux, la dernière mouture revient sur les basiques de la marque et lui ajoute une modernité séduisante. Long de 4,39 m comme un Nissan Qashqai, il est plus court de 6 cm qu’un Peugeot 3008, pour une allure trapue de vrai 4×4.
De face, on retrouve la calandre typique à 7 ouvertures verticales, des phares simples à la signature LED harmonieuse présentant un joli décroché. De profil, les passages de roues carrés le distinguent des autres SUV, tandis que la ligne partant de l’aile avant au phare arrière me rappelle celle des BMW X3 et X5.
Il y a aussi du Grandland X dans la découpe de la custode. Mais le Compass sait aussi se distinguer, avec par exemple un jonc chromé qui court sur la partie supérieure des vitres, quitte le toit contrasté et vient épouser en partie basse la vitre du hayon, un gimmick propre à ce modèle.

Les jantes 19’’ de notre modèle sont très jolies, mais d’une part très chères en option et d’autre part trop grandes pour garantir un bon confort à bord. Nous y reviendrons.
Dans l’ensemble, le design du Compass est un habile mélange de tradition Jeep et de modernité, qui ose quelques originalités pour se distinguer, usant de plastique avec parcimonie à l’extérieur, juste ce qu’il faut pour le look d’aventurier, et de chrome pour le côté premium.
À bord du Jeep Compass : gros…dur.

Une fois grimpé à bord, originalité et aspect cossu s’effacent pour laisser place à un habitacle sombre, aux détails d’ajustements moyens et aux plastiques brillants de qualité… pas fort brillante… Sur le tableau de bord, les commandes physiques sont étalées en hauteur sous un écran presque carré. Jeep sort un peu du lot avec cette disposition, mais on se perd un peu dans les boutons. Quant aux commandes de radio cachées derrière le volant sans même une indication, c’est étrange. Je dois avouer les avoir trouvés par hasard en appuyant dessus par inadvertance, après avoir longuement pesté de l’absence de commandes au volant.
L’espace dévolu aux passagers est satisfaisant compte tenu du gabarit, mais les sièges ne sont pas ce qui se fait de plus moelleux. Une critique valable à l’avant comme à l’arrière, où les passagers déploreront la fermeté des sièges et des suspensions.
Derrière le hayon électrique, le coffre, certes haut perché, se montre pratique avec son plancher amovible. Cet accessoire permet selon sa position de privilégier la facilité de chargement ou la profondeur. Avec un volume avoisinant les 450 litres, il ne fait toutefois pas figure de référence.
Essai Jeep Compass : compass-partout, mais compass-iconfortable…

Les premiers mètres à bord de la Jeep Compass s’effectuent sur une couche de neige de plusieurs centimètres (la faute à un certain Gabriel, souvenez-vous…). Ça tombe bien, notre véhicule est un vrai 4×4 et dispose d’un mode neige parmi les différents modes du Selec Terrain ! Malgré les pneus pas adaptés à ces conditions, nous n’avons aucune difficulté à quitter le parking devenu tapis blanc. Pas plus que dans la gadoue, où nous sommes allés crapahuter pour notre séance photos.
Une fois regagné le bitume débarrassé de ce tapis blanc, ça se confirme côté (in)confort : les suspensions sont sèches. À l’avant, et apparemment encore plus à l’arrière. Les voyageurs du second rang me l’ont en tout cas fait remarquer. Je l’ai déjà mentionné, mais j’insiste, comme l’ont fait mes passagers ! La monte 19’’ de notre exemplaire n’est sans doute pas étrangère à cette fermeté.

La finition Limited est proposée à partir de 31 900 €. Mais pour disposer du moteur 170 ch et de la BVA9, il faut ajouter 10 000 € (9 800 pour être précis) par rapport au moteur essence de 140 ch, et 7 500 euros de plus que le plus abordable des Diesel, le Multijet 120 ch BVM6. Autant dire qu’avec ce surcoût, on en attend beaucoup.
Au niveau des performances, c’est enthousiasmant. Le moteur permet d’emmener la « tonne-six » de l’engin avec vigueur et l’ensemble châssis/direction sont assez communicatifs pour se sentir en sécurité et même avoir du plaisir. D’autant que le Diesel est plus bruyant dehors que dedans : à allure stabilisée, l’insonorisation est tout à fait satisfaisante.
Côté boîte, c’est mi-figue, mi-raisin. Les changements de rapport sont fluides et discrets quelle que soit l’allure, mais on a très souvent l’impression que la BVA tarde à passer au rapport supérieur en conduite coulée. Tout cela mis bout à bout amène à une consommation moyenne, sur un parcours mixte, de 8,3 l/100 km. Là encore, rien d’exemplaire.
Équipements Jeep Compass : Supersize me

Ce n’est pas à cause de sa garde au sol surélevée qu’on tombe de haut, mais plutôt à cause de la pingrerie dont fait part la marque italo-américaine. Notre modèle d’essai est en finition haute et pourtant bardé de 7 000 euros d’options ! On peut retirer le toit panoramique à 1 400 euros, même s’il est fort agréable, ou encore les jantes 19’’ à 1 350 euros, certes très jolies mais dégradant trop le confort à notre avis. Mais il reste que devoir mettre la main à la poche pour les aides au stationnement ou le pack hiver, est étonnant quand on opte pour le summum de la gamme à un prix déjà confortable de 41 700 euros.
Pour ce prix, sans options, vous disposez d’un équipement de confort satisfaisant avec la sellerie cuir (on voit l’origine américaine avec cet équipement habituellement en option), les sièges avant électriques, la climatisation auto bi-zone ou encore l’ouverture et le démarrage sans clé « Enter-N-Go® ».

Côté technologies, on note la présence de l’aide au maintien de voie et de l’alerte anticollision. Mais pas d’aides au stationnement, donc. Radars et caméra de recul sont en option dans un pack comprenant aussi le système de stationnement automatisé.
L’équipement multimédia est dans les standards de modernité actuels, avec de série sur Limited le système Beats audio à 9 haut-parleurs et une connectivité Apple CarPlay et Android Auto. À l’arrière, une prise 230V est installée de série sur cette finition.
Prix Jeep Compass : C’est là Compass son chemin…

Jeep Compass à partir de 25 500 €
Modèle essayé : Jeep Compass Limited 2.0 Mjt 170 ch 4×4 BVA 9
à 48 500 € incluant les options :
- Peinture métallisée Perle – Redline toit noir à 550 €
- Jantes alliage 19 » à 1 350 €
- Pack Hiver (volant et sièges avant chauffants) à 550 €
- Toit ouvrant panoramique à 1 400 €
- Pack Visibilité (phares au xénon avec commutation automatique des feux de route) à 600 €
- Pack City (caméra de recul, radas de stationnement avant et arrière) à 1 450 €
- Pack Easy (hayon électrique, alerte de franchissement de ligne, alerte anticollision, régulateur de vitesse adaptatif avec fonction embouteillages) à 800 €
- Sièges ventilés à 100 €
On aime
- Le design, typiquement Jeep mais bien dans l’air du temps
- Le moteur volontaire et discret
- Le dynamisme de conduite
On regrette
- La gestion de la boîte automatique
- Consommation plutôt élevée pour un Diesel
- Qualité perçue des plastiques intérieurs
- Politique tarifaire indécente
Notre Avis
Le Jeep Compass est intrinsèquement un bon véhicule agréable à conduire et fidèle à ses gènes. Sa ligne moderne reprenant les attributs typiques du design de la marque en fait un véhicule dans l’ère du temps, tout comme ses qualités routières. Néanmoins il n’est pas un modèle de confort et sa boîte automatique semble avoir une gestion un peu étrange. Autre grief majeur, on attendait mieux côté équipements. Car s’il peut recevoir toutes les technologies modernes, il faut mettre la main au portefeuille pour en profiter même en finition haute Limited. Pour le même prix, un Peugeot 3008 tout équipé vous offrira plus de confort, un toucher de route des plus plaisants et des équipements supplémentaires. Si vous avez besoin d’une transmission intégrale, il vous reste le Renault Kadjar, plus consensuel, ou encore l’excellent Mazda CX-5. En résumé, le Jeep Compass devrait séduire les conducteurs qui veulent…une Jeep
Merci à FCA France pour le prêt de Jeep « Compass-en revue » avec plaisir
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le tout nouveau Citroën C5 Aircross (cliquez ici),
la référence Peugeot 3008 (cliquez là)
et le sérieux Opel Grandland X (par ici)
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